Faut-il libéraliser le libéral ? Oui, répond sans ambages l’inspection générale des finances (IGF) dans un rapport, diffusé cet été dans la presse, sur trente-sept professions dites réglementées, dont les idels. parmi les préconisations, la fin du monopole des pharmacies d’officine pour les médicaments à prescription médicale facultative, une réforme de la vente de prothèses dentaires, la prescription de lunettes correctrices par les opticiens (lire aussi p. 12). mais attention: dans le domaine de la santé en particulier, certaines réglementations s’avèrent indispensables au nom des activités et responsabilités exercées, de l’indépendance requise, de l’accessibilité des tarifs… c’est aussi le sens des conventions entre l’assurance maladie et les professionnels de santé. comme le note la cour des comptes (lire pp. 6-7), ces conventions, en définissant des tarifs, doivent offrir aux patients « un niveau de remboursement satisfaisant », et permettre, pour les praticiens, « une solvabilisation de la patientèle garantie par les remboursements » ainsi que « la préservation du cadre libéral de leur pratique ». en d’autres termes, dans ce système original, la liberté est censée naître de la règle. entre la réglementation la plus stricte et la liberté la plus totale, un compromis doit se dessiner. d’ailleurs, l’igf l’admet: « Dans une majorité de cas, il n’est pas contestable que les réglementations existantes puissent contribuer, dans leur principe, à mettre en oeuvre les objectifs d’intérêt général et d’efficacité économique qui les ont inspirées. » si la réforme des professions réglementées annoncée par arnaud montebourg survit au départ de ce ministre, elle devra donc trouver l’équilibre pour contenter l’intérêt général tout en respectant le libéral.