HÉPATITES > Un rapport de recommandations sur les hépatites B et C a été publié cette année. Peu de temps avant que ne s’ouvre une polémique sur le prix de traitements contre l’hépatite C.
L’année 2014 restera importante dans la prise en charge des personnes infectées par les virus de l’hépatite B ou C en France. Commandé par la ministre de la Santé à l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales, un premier rapport de recommandations très complet sur le sujet vient en effet d’être publié
Concernant l’hépatite B, la prévention par la vaccination reste, selon le Pr Dhumeaux, la voie la plus importante : l’heure des polémiques autour du vaccin de l’hépatite B initialement soupçonné de provoquer des scléroses en plaques (ce qui ne s’est pas confirmé) laisse désormais la place à la relance des campagnes de vaccination. « Nous devons sensibiliser à la vaccination des nourrissons dès le plus jeune âge mais aussi nous concentrer sur les adolescents. A l’âge du premier rapport sexuel, de la découverte du piercing, de la drogue ou des tatouages, ce sont eux qu’il faut cibler dans les campagnes de vaccination », assure le spécialiste.
Du côté de l’hépatite C, des progrès ont été accomplis. « Nous disposons désormais de traitements extrêmement efficaces, sans effet indésirable, à prendre par voie orale et qui permettent de guérir de l’hépatite C dans la majorité des cas », explique le Pr Dhumeaux. Reste que cette bonne nouvelle a rapidement laissé la place à une polémique de taille puisque ces traitements permettant à 90 % des patients de guérir de la maladie sont extrêmement coûteux : une cure de douze semaines de traitement avec le Solvadi, l’un de ces médicaments, s’élèverait à près de 60 000 euros par patient. Ce prix a d’ailleurs fait réagir cinq députés du parti socialiste. Ils ont adressé au laboratoire Gilead, qui commercialise le Sovaldi, une lettre lui demandant de baisser le prix. « Nous avons rencontré le directeur du laboratoire qui s’est justifié du prix du médicament, confie l’un des députés, Gérard Bapt. L’Allemagne aurait accepté la commercialisation du médicament à 48 800 euros tandis que la Grande-Bretagne l’aurait purement et simplement refusée. De notre côté, nous attendons un arbitrage des autorités sanitaires à la rentrée. »
Pour le moment, le médicament est prescrit selon les recommandations d’une autorisation temporaire d’utilisation. La mise en péril de sa prise en charge a rapidement fait réagir la Direction générale de la santé et celle de la Sécurité sociale qui ont conjointement saisi la Haute Autorité de santé. Cette dernière a rendu en juin un ensemble de recommandations
(1) Il a été rendu public mi-mai : bit.ly/1l4qNC1
(2) Sur le site de la HAS : bit.ly/XCX7Zv