L’hôpital s’invite à domicile. Indirectement, d’abord. Les évolutions de l’activité hospitalière, à l’image du raccourcissement du délai d’hospitalisation, peuvent avoir des conséquences pour les professionnels de ville. Des conséquences pas toujours faciles à anticiper, puisque les mutations des établissements n’ont rien de certain. Ainsi, à rebours de l’objectif de 80 % d’interventions chirurgicales en ambulatoire, un rapport récent place le plafond des possibles à… 64 %
D’autres fois, l’hôpital s’invite encore plus directement à domicile, en particulier par l’HAD. Dans ce cas, malgré les règles, le convive s’avère parfois un peu balourd. Pourtant, cela fait des années que l’on invoque, sur tous les tons, le binôme ville-hôpital. Qu’on l’élève au rang de priorité. Qu’on le formule tel un mantra. Mais, comme souvent, les beaux concepts affichés ne sont pas immédiatement suivis d’applications concrètes. Le fil rouge de ce numéro, avec les résultats d’une étude dans l’Oise (p. 13), notre dossier (p. 26), un témoignage côté Idels (p. 61) et un autre côté CHU (p. 66), le montre : les relations ville-hôpital peuvent être bien compliquées - quand elles existent. Et, d’un mauvais dialogue, c’est le patient qui pâtit. « L’un des risques majeurs de rupture dans le parcours du patient se situe à la sortie de l’hôpital », lit-on dans l’exposé des motifs de l’avant-projet de loi de santé. En général, améliorer la coordination est vital. Selon une étude récente en médecine générale, 21 % des événements indésirables associés aux soins et évitables sont en rapport avec des « défauts d’organisation ou de communication entre professionnels et structures de santé »
(1) rapport igas/igf (bit.ly/1t2XhJd).
(2) étude de l’invS (bit.ly/1pfwdwi).