POLITIQUE DE SANTÉ
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BUDGET DE LA SÉCU > Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2015 prévoit 3,3 milliards d’euros d’économies pour les dépenses d’Assurance maladie. Du jamais vu.
Plus que jamais, la Commission européenne a la France et ses déficitaires budgétaires chroniques à l’œil. Débattu jusqu’à la fin du mois de novembre au Parlement, le Projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2015 n’échappe pas à la règle.
C’est donc 3,3 milliards d’euros d’économies qui devront être réalisées l’année prochaine sur les dépenses d’Assurance maladie pour limiter la hausse “naturelle” et contenir l’enveloppe de la santé à 182,3 milliards d’euros. Pour la première fois, les dépenses de soins de ville (83 milliards) pourront augmenter un peu plus par rapport à l’année dernière (+ 2,2 %) que les dépenses hospitalières (+ 2 %). Et cette année encore, c’est le poste “médicaments” qui devra assumer la plus grosse partie des économies attendues : 500 millions par la “maîtrise médicalisée” des prescriptions, 550 millions de baisses de prix, 453 millions par le développement des génériques, 30 millions sur les médicaments biosimilaires et 50 millions sur les dispositifs médicaux. Un traitement est particulièrement pointé pour son prix, c’est le nouveau médicament de Gilead pour soigner l’hépatite C dont le coût est estimé à 58 000 euros par patient traité. Le budget de la Sécurité sociale introduit donc un mécanisme inédit de régulation pour éviter l’explosion de ce poste de dépenses. Ainsi, si le coût des traitements de cette maladie dépassent 450 millions d’euros en 2014 et 700 millions en 2015, les laboratoires concernés devront reverser une partie de leur chiffre d’affaires. Quant à l’hôpital, il devrait également surveiller ses dépenses, notamment en organisant mieux ses achats et ses fonctions logistiques et en développant la chirurgie ambulatoire.
Comme promis par le gouvernement depuis 2012, aucune mesure d’économie n’affecte directement les patients, et le tiers payant sera généralisé dès juillet prochain pour les bénéficiaires de l’aide à la complémentaire santé. Quant à la vaccination, elle sera désormais prise en charge dans les centres de vaccination par l’Assurance maladie dans les mêmes conditions qu’en ville ou dans les PMI, et totalement gratuite pour les patients. Si ce budget de la Sécurité sociale est moins épais que les années précédentes, c’est parce qu’il sera suivi dès le début de l’année prochaine de l’examen par le Parlement du projet de loi santé que la ministre de la Santé, a présenté en Conseil des ministres le 15 octobre (lire p.11).