Aux piluliers classiques s’ajoutent aujourd’hui des modèles électroniques. Le choix est guidé par les besoins du patient, ses capacités et la volonté d’un suivi à distance.
Outre leur aspect pratique, l’intérêt majeur des piluliers est de limiter les risques liés à l’inobservance et à la iatrogénie : contrôle des prises, respect des doses prescrites, risque de confusion moindre. Les piluliers électroniques renforcent cette sécurité grâce à la programmation d’alarmes de prise, voire de monitoring à distance. Ils sont particulièrement indiqués pour prolonger l’autonomie des patients polymédiqués, âgés et/ou déficients.
Munis d’horloge interne et d’alarmes programmables, lumineuses et/ou sonores et/ou vibrantes, ils alertent les patients aux heures de prise.
→ Caractéristiques : nomades car peu encombrants, ils sont journaliers ou hebdomadaires et comprennent 2 à 5 compartiments par jour de traitement. Leur coût varie de 15 à 40 euros selon les modèles et leur fonctionnement nécessite des piles.
→ Indications : ils sont particulièrement indiqués aux patients autonomes qui “oublient” l’horaire et/ou la prise de leur médicament.
→ Exemples de produits : Holtex Pilulier électronique 7 jours (hebdomadaire, 4 compartiments par jour, jusqu’à 5 alarmes quotidiennes lumineuses et sonores), MediVib, importé en France par Ithaq (journalier, 5 cases, jusqu’à 5 alarmes programmables par sonnerie et/ou par vibreur), Pilbox Electro (journalier, 2 cases, jusqu’à 4 alarmes sonores programmables, cordon de cou)…
Les piluliers “intelligents”, “communicants” ou “connectés” sont des piluliers munis, en plus d’une horloge et d’alarmes programmables, d’outils technologiques de télémédecine qui permettent à un tiers de surveiller les prises, voire d’apporter une assistance à distance.
→ Fonctionnement : des capteurs électroniques intégrés aux compartiments des piluliers ou à leurs alvéoles scellées permettent de détecter en temps et en heure si un compartiment est plein ou vide. Avec l’accord du patient, ces données sont communiquées via une connexion GPRS (connexion Internet non nécessaire) à une plateforme e-santé et/ou à un tiers (soignant, proche…). Quand une prise est oubliée, des alertes de rappel peuvent être programmées et envoyées par mail/SMS/téléphone au patient et/ou son entourage. Certains modèles proposent des logiciels de suivi et d’archivage des données. Le remplissage et la programmation des appareils sont assurés selon le modèle et le circuit par le patient, ses proches, des personnes ressources ou le pharmacien.
→ Avantages : intégration possible dans un système global de téléassistance, préparation des traitements à l’avance et sécurisée (système de blocage des prises oubliées, alertes des proches, sécurisation par code ou clé…).
→ Inconvénients : coût, fonctionnement qui nécessite des piles avec ou non un branchement électrique, encombrement, recours nécessaire à des personnes ressources familiarisées avec le remplissage et le fonctionnement, absence de solution pour les présentations encombrantes comme les sachets ou ampoules.
→ Indications : ils sont particulièrement indiqués pour les patients polymédiqués pour qui l’observance représente un problème majeur (handicaps moteurs, cognitifs, affections dégénératives, traitements complexes à marge thérapeutique étroite). Peu “nomades”, ils sont plutôt destinés à un usage à domicile ou en structure médicalisée.
→ Exemples de produits : voir tableau.
→ Le rythme de remplissage : le pilulier peut être rempli tous les jours, toutes les semaines, deux fois par mois ou tous les mois selon le nombre de compartiments et de prises quotidiennes. La disponibilité d’un aidant éventuel entre en compte pour ce critère.
→ Les capacités du patient : les difficultés physiques (visuelles, Parkinson, arthrose…) guident le type d’appareil, notamment son ouverture manuelle ou automatique. Les difficultés cognitives (âge, Alzheimer…) sont des arguments pour choisir un système avec blocage des doses non prises et/ou téléassistance.
→ Le type de traitement : se renseigner sur la taille des compartiments par rapport au nombre et à l’encombrement des médicaments. Les médicaments à marge thérapeutique étroite (psychotropes, antiarythmiques…) sont un critère de choix d’un système sécurisé (blocage des prises oubliées, code secret pour le remplissage…).
→ Le mode de vie : présence si besoin d’une personne ressource capable de gérer le matériel, modèles nomades en cas d’activités extérieures.
→ Le prix.
L’Assurance maladie n’accorde aucune prise en charge pour l’achat des piluliers. Mais des aides financières sont parfois possibles :
→ une participation partielle sur demande, selon dossier et région :
– par le conseil général dans le cadre de l’allocation personnalisée d’autonomie ;
– par les caisses régionales d’Assurance maladie devenues Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) ;
→ un abattement fiscal de 50 % dans le cadre des services à la personne si l’entreprise qui commercialise le pilulier est agréée (location mensuelle du Sivan de Medsecure).