ETP > L’Afret, association créée en 2008 à Orbeil (Puy-de-Dôme), a mis en place des séances d’éducation thérapeutique pour les patients présentant des pathologies majorant leurs facteurs de risques cardiorespiratoires. Et libéraux comme hospitaliers y participent.
L’intérêt de quelques professionnels de santé pour l’éducation thérapeutique du patient (ETP) a conduit à la création de l’Association pour la formation et la recherche en éducation thérapeutique (Afret), qui regroupe professionnels de santé libéraux et hospitaliers : médecins, infirmiers, ergonomes, diététiciens, endocrinologues, pharmaciens ou encore éducateurs en sport adapté.
En 2011, le programme a été validé par l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne et est depuis financé par l’ARS et la Caisse primaire d’Assurance maladie. « L’objectif est de décloisonner les relations entre la ville et l’hôpital, pour travailler autrement et ensemble pour le patient », explique le Dr Marie-Claude Roche, lors du Salon infirmier début novembre à Paris. Après avoir suivi conjointement une formation de 40 heures en ETP de niveau 1, qui leur a permis de se connaître et de lever les a priori entre les professions, les professionnels ont lancé trois programmes d’accompagnement : Vital hypertension, Vital diabète et Vital BPCO (broncho-pneumopathie chronique obstructive). Ils ont également rédigé une fiche pour l’entretien initial de chaque patient afin de déterminer, avant la tenue des ateliers collectifs, les objectifs à atteindre.
Pour chacun des programmes, cinq ateliers sont organisés à une ou deux semaines d’intervalle dans un local mis à disposition par l’hôpital d’Issoire (Puy-de-Dôme), afin d’aborder la pathologie, le problème de santé au quotidien, les traitements, l’activité physique, et faire une synthèse. « Les professionnels partagent sur dropbox [service de stockage et de partage de copies de documents locaux en ligne] les fichiers pour animer les ateliers », souligne Joëlle Chossière, infirmière libérale. Les 23 professionnels de santé ont également mis en place un agenda électronique commun leur permettant de s’inscrire pour l’animation d’un atelier en fonction de leur disponibilité. Chaque atelier regroupe au maximum huit patients et est animé par deux professionnels, « ce qui nous a permis d’apprendre énormément les uns des autres ». Et l’Idel d’ajouter : « Quand un patient entre dans un programme, un courrier est adressé à ses professionnels de santé en début et en fin de programme. » Les patients reçoivent également des fiches thématiques à la fin des ateliers et un partenariat avec le Centre communal d’action sociale d’Issoire, financé par l’ARS, permet aux patients de participer à des séances d’activités physiques adaptées encadrées par une éducatrice en sport santé. « Ce qui est important, c’est le relais, soutient Joëlle Chossière. L’ETP n’est pas une fin en soi. C’est l’occasion de mettre le pied à l’étrier. »
L’association reçoit 250 euros par patient – environ deux cents patients sont suivis – lorsqu’ils suivent l’intégralité du programme. « Cependant, depuis quatre ans, nous faisons du bénévolat car l’argent est versé sur un compte de l’association, mais nous ne disposons pas de structure juridique pour reverser la somme aux professionnels qui interviennent », regrette le Dr Roche qui précise ne pas savoir comment pallier ce problème.