VERBATIM > Les sanctions pour refus de cotiser à la Sécurité sociale ont été alourdies. Témoignage brut de Catherine Gouillard, Idel à Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes), l’une des autoproclamés “libérés” de la Sécu (à lire aussi sur notre site, via bit.ly/1CeGvct).
« Diplômée en 1982, je me suis installée en libéral dès 1984. Après quelques années en Angleterre, je suis arrivée sur la Côte d’Azur en 2002, y exerçant en clinique, puis comme infirmière remplaçante. En 2011, j’ai créé ma propre tournée. J’ai alors constaté que les charges avaient terriblement augmenté par rapport à notre acte-clé très bas et au coût du travail (nécessité d’avoir une voiture récente, etc.). Et surtout par rapport aux prestations : avec 90 jours de carence en cas d’incapacité professionnelle temporaire et totale médicalement reconnue, on a surtout le droit de ne pas être malade… « Cet amer constat m’a fait réfléchir à mon régime de protection sociale et jai décidé de me libérer de la Sécu en juin 2013 : j’ai quitté l’Assurance maladie-maternité car je peux être mieux couverte ailleurs pour moins cher et j’ai également quitté l’assurance vieillesse car, à 53 ans, je ne crois pas une seconde que la Sécu française me servira une retraite quand j’aurai l’âge. J’ai donc adressé des courriers recommandés à l’Urssaf
« Mais je m’interroge : comment se fait-il qu’une assurance maladie étrangère soit capable de me rembourser intégralement alors que notre chère Sécu ne le fait qu’à 70 % ? Amariz ne m’a pas imposé de questionnaire de santé
« J’en suis à neuf mises en demeure, huit de l’Urssaf et une de la Carpimko. Je suis à la lettre la procédure [suggérée sur le site de Liberté sociale], c’est un peu stressant, mais je fais les choses en temps et en heure : je conteste chaque mise en demeure devant la commission de recours amiable, qui statue défavorablement. J’ai alors deux mois pour contester devant le tribunal des affaires sociales. Je m’attends à être convoquée devant la justice en 2015. C’est un choix militant : je refuse de donner à mes enfants une dette de plus de 30 000 euros par tête. Au moins, je contribue à un mouvement pour arrêter le gaspillage et revenir à la raison. »
(1) Organisme de recouvrement des cotisations d’assurance maladie.
(2) Caisse de retraite des paramédicaux libéraux.
(3) Les garanties d’Amariz prévoient de très nombreux critères d’exclusion ; le montant de la cotisation est fonction de l’âge à l’adhésion et peut être majoré en fonction de l’état de santé de l’adhérent.
(4) Sur www.amariz.fr, le formulaire de demande d’adhésion en comprend pourtant un et précise que la garantie n’est acquise que « sous réserve d’un état de santé susceptible d’être accepté » et que « l’assureur se réserve le droit de refuser toute demande d’adhésion » sans être « tenu d’en donner les raisons ».