Diplômée d’État il y a près de trente ans, Laurence est installée comme libérale dans la banlieue de Toulouse (Haute-Garonne). Depuis toujours, elle refuse, par conviction, d’adhérer à l’Ordre national. Témoignage.
« J’étais favorable à l’idée de création d’un Ordre infirmier puisque cela permettait à notre profession de se regrouper et lui offrait une visibilité nationale. Mais, en me renseignant, je me suis rapidement aperçue que la plupart des syndicaux libéraux étaient à l’origine de l’Ordre. D’emblée, je me suis sentie “grugée” car, avant même de naître, l’Ordre était déjà phagocyté par les syndicats qui ne représentent qu’une minorité de libérales. Mon impression s’est confirmée puisque nombre d’élus de l’Ordre sont également des élus syndicaux… J’ai découvert également un sondage
* Sondage réalisé par l’Association pour l’Ordre des infirmiers et infirmières de France en partenariat avec infirmiers.com et publié sur son site le 12?novembre 2005.
Dans un prochain numéro, nous donnerons la parole à une Idel adhérente de l’ONI.
Yann de Kerguenec, directeur des affaires juridiques de l’ONI
« L’ONI peut refuser d’inscrire une infirmière au tableau ordinal. L’article R. 4112-2 du Code de la santé publique?, commun aux ordres médicaux et paramédicaux, prévoit plusieurs cas. Sur les 163 000 membres que comptent l’ONI, seuls 49 infirmiers se sont vu refuser leur demande inscription au tableau à ce jour. Parmi ces derniers, une seule a épuisé l’ensemble des recours et le Conseil d’État a finalement validé la décision du Conseil national de l’Ordre. En l’espèce, l’infirmière avait été condamnée pour des violences envers des enfants. L’Ordre peut aussi être amené à prendre des mesures disciplinaires, voire à prononcer une radiation, s’il a connaissance d’une condamnation grave a posteriori d’une inscription. Les tribunaux ont d’ailleurs l’obligation de transmettre à l’Ordre toute condamnation impliquant un infirmier. Bien entendu, toutes les situations sont examinées au cas par cas. »