Dépistage en officine - L'Infirmière Libérale Magazine n° 314 du 01/05/2015 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 314 du 01/05/2015

 

PROFESSIONS DE SANTÉ

Actualité

ANNABELLE ALIX  

PRÉVENTION >  Le projet de vaccination par les pharmaciens ne s’est pas concrétisé, mais leur rôle s’accroît peu à peu dans la prévention de la santé publique. Par exemple en proposant un dépistage gratuit des risques cardiovasculaires dans certaines régions.

En avril, des dizaines de pharmacies bretonnes ont proposé un dépistage gratuit des risques cardiovasculaires aux clients volontaires de plus de 35?ans. Après calcul des facteurs de risque (cholestérolémie, hyperglycémie, hypertension, surpoids, tabagisme), le pharmacien a remis les résultats du test au patient avec un carnet de dépistage et d’un CD-rom éducatif.

Sensibiliser

Ces dépistages visent à « sensibiliser les clients à la prévention de leur santé, et à faire prendre conscience au pharmacien de son positionnement stratégique : la visite de nombreux clients en bonne santé apparente lui offre un champ d’action conséquent sur la prévention », pointe Pascal Louis, président du Collectif national des groupements de pharmaciens d’officine (CNGPO).

Le CNGPO est à l’origine de cette action soutenue par plusieurs partenaires (la fondation Cœur et Artères, l’association Alliance du cœur, l’assureur Allianz France et le laboratoire Alere).

L’expérimentation a déjà eu lieu sur d’autres territoires. Lancée en septembre 2014 dans 130 pharmacies du Nord-Pas-de-Calais, dupliquée en février en Alsace-Lorraine, ces dépistages gratuits en pharmacie innovent désormais par leur déploiement interrégional.

Partenaire particulier

Sur les 200 dépistages réalisés dans le Nord-Pas-de-Calais, la moitié s’étaient révélés positifs. « Beaucoup se sont conclus par une invitation à consulter un médecin, confie Pascal Louis, qui prône la coopération entre professionnels. Il faut faire jouer les complémentarités, car une seule profession de santé ne pourra assurer seule tous les suivis patients, ni tous les besoins sur la prévention, qu’ils concernent la vaccination, le dépistage, etc. » Un partenariat pourrait-il ainsi être envisagé avec les Idels qui désireraient prendre part au dépistage ? « Bien sûr, elles sont les bienvenues ! », répond Pascal Louis.

De leur côté, les pharmaciens sont incités par la loi HPST* à engager des actions de prévention et de dépistage financées notamment par les Agences régionales de santé. La convention du 4 mai 2012 (signée entre l’Assurance maladie et les syndicats de pharmaciens titulaires) impose par ailleurs aux pharmaciens de proposer des entretiens de suivi aux patients asthmatiques et à ceux placés sous anticoagulants oraux.

Le rôle de santé publique du pharmacien n’est définitivement plus un mythe…

* Loi n° 2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires.