L'infirmière Libérale Magazine n° 315 du 01/06/2015

 

PHARMACIENS

Actualité

Annabelle Alix  

RÉFORME > Conseil et délivrance sont désormais rémunérés, tandis que certaines marges baissent.

La rémunération des pharmacies d’officine a changé au 1er janvier. Des honoraires de dispensation récompensent désormais le conseil et la délivrance des médicaments. En contrepartie, les marges perçues sur le prix de vente des médicaments remboursables et facturés à l’Assurance maladie ont chuté. L’objectif ? Déconnecter la rémunération du pharmacien de sa force de vente, pour valoriser son rôle de professionnel de santé…

Et permettre à l’Assurance maladie de poursuivre son plan d’économie. Ainsi, les déremboursements et les baisses de prix des médicaments remboursés pourront se poursuivre sans affecter outre-mesure la santé financière des officines.

« Cela ne change rien pour le patient »

À l’instar des autres professionnels de santé, les pharmaciens sont désormais rémunérés à l’acte… en partie. L’honoraire perçu s’élève à 0,82 euro par boîte vendue, et il est multiplié par trois avec décote de 10 % pour la vente d’un grand conditionnement (trois mois de traitement). Chaque ordonnance complexe (comptant au moins cinq lignes de médicaments facturés en une fois à l’Assurance maladie) rapporte 0,51 euro de plus. Mais, en parallèle, le pharmacien titulaire perçoit encore des marges – revues à la baisse – sur la vente des médicaments remboursés. Par ailleurs, le non-remboursable n’étant pas concerné par la réforme, les marges perçues sur la vente de ces médicaments ne changent pas.

Côté patient, le taux de remboursement de l’honoraire se calque sur celui des médicaments achetés. Certains médicaments à prix très faible lui reviennent un peu plus cher (par exemple 2,01 euros pour le Doliprane au lieu de 1,19 euro avant la réforme), mais les prix des médicaments plus chers devraient se réduire considérablement. Par ailleurs, aucun dépassement d’honoraire ne peut être facturé au patient. Les honoraires et la base de leur remboursement figurent au dos de l’ordonnance auprès des mentions habituelles. « Lorsque les patients me questionnent, je leur indique que le coût est désormais décomposé entre l’honoraire et le prix du médicament, mais que cela ne change rien pour eux », indique une préparatrice. Pour l’heure, beaucoup d’entre eux n’y prêtent pas attention. Mais à compter du 1er juillet, ils devront être informés de l’existence des honoraires par voie d’affichage, et de leurs prix au sein d’un catalogue placé à leur disposition dans l’officine.