RÉFORME > Un nouveau décret clarifie le cadre réglementaire à propos des aspirations endo-trachéales en autorisant les aides à domicile à les pratiquer.
Les aides à domicile sont autorisées à pratiquer des aspirations endo-trachéales, sur prescription médicale et en l’absence de personnel infirmier, si elles ont validé une formation spécifique. Un décret est paru le 2 mai dernier
Le Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH) a rendu un avis sur le sujet le 24 février dernier. Il a rappelé que « des personnes en situation de grande dépendance » ont besoin de ces gestes « quotidiennement, de façon fréquente mais imprévisible, parfois même dans une urgence absolue ». Dans ces conditions, « l’intervention systématique d’un professionnel de santé imposerait des contraintes excessives », estime le conseil.
Les représentants des infirmières libérales n’ont rien trouvé à redire à ce décret. « Il n’y a rien de choquant, c’est une simple mise en conformité juridique, explique Nadine Hesnart, secrétaire générale de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). Les aides à domicile formées, mais aussi les aidants familiaux, pratiquent sans difficultés, quotidiennement, des aspirations endo-trachéales. En 1999, la FNI s’est penchée sur cette question et a estimé qu’une infirmière libérale ne pouvait pas se déplacer en urgence trois, cinq ou vingt fois par jour pour pratiquer ce geste. »
Toutes les aides à domicile qui pratiquent des aspirations endo-trachéales ont reçu une formation de cinq jours, dont trois jours d’enseignement clinique, dans un institut de formation en soins infirmiers (Ifsi). Entre 1999 et 2010, 3 500 aides à domicile ont reçu cette formation dans 38 Ifsi.
Au-delà de ce problème particulier, le CNCPH a engagé le ministère de la Santé à lancer « une réflexion sur la délégation des soins pour les personnes en situation de handicap qui souhaitent vivre à leur domicile ».
* À consulter via bit.ly/1FCJxpZ