Ce premier roman célèbre la tolérance et l’humanité dans ce monde troublé. Judith, jeune Israélienne, revient à Paris afin de renouer avec sa jeune sœur Juliette, dont la situation menace de détruire les liens familiaux : elle veut épouser un musulman, qui symbolise l’ennemi pour la famille depuis la mort de son frère dans un attentat à Tel Aviv. Judith va donc mettre en place un stratagème afin de séparer le couple. On suit pendant trois jours leurs aventures pleines d’embûches afin de retrouver leur ancienne complicité fraternelle. Trois jours qui changeront peut-être davantage Judith que Juliette. Chronique intelligente et émouvante qui tutoie l’excellence.
Laurence Barry, Trois jours, Éditions Carpentier, 240 pages, 2015. 18,90 euros.
Ce récit explore les liens de parenté improvisés, et plus précisément ceux d’une maternité adoptive. Viviane, jeune retraitée au désir d’enfant frustré, recueille Cosima, une ado rebelle à la dérive. Peu à peu elle tisse des liens de plus en plus exclusifs avec cette jeune fille qu’elle souhaite adopter. Mais peut-on imposer un amour étouffant à un jeune être en devenir ? Une relation mère-fille qui permet à l’auteur d’exprimer une partition de sentiments des plus justes et des plus bouleversants. On se retrouve touché en plein cœur. Une façon de retrouver des repères grâce à nos propres racines et ainsi de pouvoir réfléchir à notre propre histoire.
Claudie Pernusch, L’inattendu, Éditions Belfond, 256 pages, 2015. 18,50 euros.
Mai 1958, Jean Jehan, jeune paysan inventeur d’histoires, rêve de devenir instituteur. Malheureusement, unique garçon de la famille, il ne peut échapper à la ferme et à ses obligations familiales. Seule Odette, jeune fille rêveuse qu’il fréquente, parvient à lui faire oublier cette vie qu’il voudrait fuir. Mais les parents d’Odette s’opposent à ce que Jeannot l’épouse. Se sentant abandonné et trahi par tous, Jeannot devient fou et préfère se noyer dans le travail jusqu’à l’abrutissement. Désespéré, il grave à mains nues les 16 m2 de plancher de sa chambre (que l’on retrouve aujourd’hui exposé face à l’hôpital Saint-Anne à Paris) et s’y laisse mourir de faim. Malédiction d’une famille, homme vaincu par la folie, on ne peut qu’être bouleversé par ce destin, inspiré d’une histoire vraie…
Cathy Jurado-Lécina, Nous tous sommes innocents, Éditions Aux forges de Vulcain, 205 pages, 2015. 16 euros.