CONTINUITÉ DES SOINS > Des étudiants de l’Ifsi de Lyon ont mené une étude s’intéressant au rôle et au vécu des Idels dans la prise en charge à domicile des patients en cancérologie.
Le “virage ambulatoire” impacte directement les professionnels de premier recours, médecins généralistes, pharmaciens et Idels, notamment avec le Plan cancer 2014-2019. Pour mieux les accompagner cette année, le réseau Espace santé-cancer Rhône-Alpes (espacecancer.sante-ra.fr) réalise un état des lieux concernant leur rôle et la manière dont ils le vivent. Les problèmes de communication interprofessionnelle et ville-hôpital en sont le dénominateur commun, selon les résultats présentés le 16 juin.
Du côté des Idels, le tableau reste homogène entre secteurs rural et urbain : des professionnelles expérimentées en mal de reconnaissance. 75 % des infirmières acceptant ce type de prise en charge (PEC), hors soins palliatifs, ont plus de huit ans d’expérience en libéral. Elles décrivent une PEC globale et chronophage où gestes techniques et connaissances se combinent aux compétences relationnelles envers le patient et ses proches. Si elles ont bien conscience de la valeur de leur rôle - salué aussi par leurs patients - en revanche, le bât blesse lorsqu’elles abordent la reconnaissance qui leur est accordée par les autres acteurs de soin : bien (50 %) et très (20 %) reconnues par les médecins, bien (51 %) et très (30 %) reconnues par l’hospitalisation à domicile (HAD), alors que peu (47 %) par l’équipe hospitalière. C’est ce que révèle l’analyse des résultats de l’étude restituée à Lyon, devant 80?professionnels de la région, directeurs de soins, cadres de santé et directeurs d’Instituts de formation en soins infirmiers (Ifsi).
C’est dans le cadre de leur mémoire de fin d’études que six étudiants de l’Ifsi Saint-Joseph-Saint-Luc à Lyon ont mené l’enquête pour le compte du réseau Espace santé-cancer Rhône-Alpes. L’analyse a porté sur 196 réponses données aux 800 questionnaires envoyés à des cabinets infirmiers répartis en région Rhône-Alpes et 30 entretiens individuels d’infirmiers du Rhône, de la Loire et de l’Ardèche.
Enfin, malgré un intérêt certain (48 %), voire de beaucoup d’intérêt (40 %), pour le lien avec l’équipe hospitalière, il reste de qualité médiocre (41 %) et même mauvaise (16 %). Pourtant, dans le cadre de l’HAD, il est de bonne (55 %) et même de très bonne qualité (27 %). Concernant les professionnels de ville, les Idels estiment que le lien est bon avec le médecin traitant (53 %), les prestataires de santé (57 %) et les autres intervenants (45 %), dont les pharmaciens, les kinésithérapeutes et les auxiliaires de vie.
La solution ? Un dossier patient informatisé commun à tous, en ville et à l’hôpital. Également favorables (88 %) à des rencontres pluridisciplinaires, 56 % des Idels rappellent encore le manque de valorisation financière de leur implication.