L'infirmière Libérale Magazine n° 317 du 01/09/2015

 

RENTRÉE LITTÉRAIRE

Actualité

Jean-Michel Delage  

TÉMOIN > Le retraité niortais Jean-Marie Boulenouar a puisé dans ses carnets pour couchersur le papier ses souvenirs, tragiques ou drôles, d’Idel. Livre auto-édité, annoncé pour bientôt.

Jean-Marie Boulenouar a d’abord été militaire. Puis, dans une seconde vie, il a embrassé le métier d’Idel, qu’il a pratiqué pendant 25 ans dans sa ville de Niort (Deux-Sèvres). Une passion qu’il a souhaité mettre en mots. « J’ai noirci une vingtaine de carnets, en notant tout ce que je trouvais intéressant dans mes visites à domicile, notamment les dialogues avec les patients. En imaginant qu’un jour j’en ferais un livre », raconte l’homme, 60 ans, aujourd’hui à la retraite. « Les Idels sont des témoins de ce qui se passe dans les foyers qu’ils visitent. Et cette matière est un trésor incroyable. »

Une promesse à sa grand-mère

Féru de livres sur l’Histoire de France et de romans d’espionnage, il a décidé d’occuper son temps libre en écrivant. « Un besoin qui me vient de ma grand-mère. Elle m’a appris à aimer les livres. Juste avant sa mort, je lui ai promis d’écrire un livre. » Il a écrit un roman d’espionnage, Double bang derrière le rideau de fer. Et c’est, tout naturellement, en se replongeant dans ses 21?carnets qu’il s’est lancé dans la rédaction d’un ouvrage sur sa profession d’infirmier et qu’il nous a contactés pour en parler.

« Il me fallait partager ce dont j’avais été témoin, ces rencontres inoubliables qui font la richesse de ce métier. » Il a privilégié une vingtaine d’histoires. Tragiques ou drôles, elles sont à la fois singulières et représentatives de la profession, et devraient parler bien sûr aux Idels mais pas seulement. « Bien peu de personnes connaissent vraiment l’activité des infirmiers à domicile. C’est un privilège d’être ce témoin discret de la vie des gens, sans voyeurisme. » Entre le décès d’un enfant dans ses bras ou cette femme qui soignait son ulcère à la jambe avec des asticots, les récits se suivent sous la plume alerte de l’auteur. « L’humour apporte de la douceur à ces situations pas toujours très drôles. » Évidemment, secret médical oblige, noms et lieux ont été modifiés.

Jean-Marie Boulenouar a décidé de s’auto-éditer. Le livre ne sera donc pas en librairie : « D’une part, parce que les éditeurs demandent toujours de corriger ce qui ne leur plaît pas, et surtout, ils ne reversent que peu de droits d’auteurs, estime l’ancien Idel. Quant aux libraires, ils prennent une trop grosse part pour la diffusion. » Il a donc préféré se passer de cette chaîne traditionnelle en privilégiant ses réseaux et Internet.

Tabac espéré

Il espère atteindre au moins… 50 000 exemplaires vendus, grâce à ses réseaux et à Internet. « Je reverserai 1 euro par ouvrage vendu à une association locale qui prend en charge des femmes battues. » L’ex-infirmier en est persuadé, « ce livre est très attendu. Et, sans prétention aucune, il va faire un malheur, car les gens sont très curieux de ce qui se passe chez les autres » ! Sans être toujours de la grande littérature, l’ouvrage de Jean-Marie Boulenouar offre effectivement un regard intéressant sur les multiples facettes du métier, au quotidien, avec certains dialogues savoureux. « Et puis, d’un point de vue personnel, ce livre était un challenge, celui de mener cette aventure jusqu’à son terme. » De l’écriture à la diffusion.

Alors que le livre, pas encore imprimé, devrait bientôt être disponible, l’infirmier a repris la plume pour une nouvelle aventure littéraire. Il déborde d’idées ! « J’écris pour le plaisir. Le mien et celui de ceux qui me lisent. »

Tarif : 13 € + 2 € de frais de port.

Contact : bjm.ide@wanadoo.fr

extrait

La nuit, le jour…

→  « Une heure du matin (…). Le téléphone sonne. (…) Allo, vous êtes bien l’infirmier ? Je réponds oui, dans un demi-sommeil. Voilà, mon chat a ouvert la cocotte-minute tout seul, mes poissons, je les trouve entre deux eaux, et mes hamsters se mettent à parler anglais. Vous n’auriez pas un remède s’il vous plaît ? »

→  « Je passe, comme plusieurs fois par jour, devant une des résidences à plusieurs étages. Aucun habitant ne m’est inconnu. (…) Un jeune m’interpelle, c’est Sadi. “M’sieur l’infirmier, j’voulais vous dire, les volets de chez Raoul sont ouverts depuis longtemps, le jour comme la nuit, la fenêtre est grande ouverte, et quand on passe devant, c’est pas du Chanel n° 5.” »

NDLR : Nous n’avons eu accès qu’à quelques extraits, le livre étant encore au stade de la mise en page.