PRÉVENTION > Lors du Salon infirmier, Estelle Roux et Guilhem Leynaud, Idels installés dans les environs d’Alès, présenteront le programme qu’ils proposent aux seniors pour prévenir les chutes. Il se déroule en trois ateliers favorisant la prise de parole.
Avec d’autres membres de l’association Ailba (Association des infirmiers libéraux du bassin alésien), les deux Idels ont répondu à l’appel à projets “Bien vieillir” émis par la Carsat (Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail) Sud-Est. L’association a ainsi obtenu le financement de quinze programmes de prévention des chutes, qui ont débuté en mai dernier. Chaque programme est animé par deux Idels, formées en éducation à la santé et en éducation thérapeutique, et qui se déplacent dans les communes du bassin alésien.
Le premier atelier a pour objectif de mieux repérer les éléments favorisant à domicile les risques de chute, tout en connaissant mieux ses évolutions physiques, liées au vieillissement. La parole est donnée aux participants - des personnes âgées de 65 ans et plus, identifiées au préalable par les infirmières en se renseignant auprès des mairies, des clubs seniors, des autres professionnels de santé ou dans leur patientèle - qui mettent eux-mêmes le doigt sur les facteurs de risque qui les entourent. Pour Guilhem Leynaud, la dynamique de groupe est fondamentale : « Nous avons des retours très positifs des participants, qui se rendent compte des risques qu’ils prennent sans en avoir conscience. » En complément, un apport théorique est apporté par les animateurs de l’atelier.
Estelle Roux, qui a élaboré le déroulé pédagogique des ateliers, insiste sur l’importance de la verbalisation : « Les personnes ont souvent honte d’évoquer le sujet de la chute, qui génère pourtant beaucoup d’angoisses. En groupe, ils prennent conscience du fait qu’ils ne sont pas seuls à tomber. » La levée du tabou permet d’aborder sereinement les questions de prévention. Ce premier atelier traite plus profondément de certains sujets, en fonction des demandes du groupe, comme par exemple l’alimentation. Les risques liés aux médicaments sont également détaillés. Il s’agit d’insister sur les horaires à respecter pour la prise de médicaments, ou comment éviter les surdosages, ou les confusions liées aux médicaments génériques. Ici encore, Estelle Roux souligne l’importance de la parole : « Ils sont un peu “dépassés”. Nous essayons de dédramatiser tout cela. Nous leur suggérons de ne pas hésiter à demander de l’aide, par exemple au pharmacien, pour qu’il indique clairement sur chaque boîte de quel médicament il s’agit. »
Le deuxième atelier est tourné vers la sécurisation de son environnement et les bonnes attitudes à adopter dans sa vie quotidienne. Un film permet de visualiser un appartement aménagé de manière à éviter les risques de chute. Les aides à disposition et le matériel existant sont portés à la connaissance des participants. Il leur est également montré comment se relever en cas de chute. Les animateurs expliquent comment repérer de personnes ressources et qui appeler en cas d’alerte. Les personnes qui le souhaitent peuvent également faire deux tests leur permettant d’évaluer leur sens de l’équilibre. En fonction de leur besoin, elles peuvent être orientées vers un professionnel de santé ou une structure qui lui permettra de pratiquer de l’exercice physique. Plusieurs mois après ces deux premiers ateliers, un dernier permettra d’évaluer finalement les bienfaits de ce programme.