Des freins sur la routedu virage ambulatoire

Comme chaque année, l’Assurance maladie présente au gouvernement et au Parlement des propositions et des pistes de réflexions utilisées notamment pour l’élaboration du PLFSS (lire l’encadré), visant à améliorer la qualité et l’efficience des soins, ainsi qu’à optimiser les dépenses de santé. Pour 2016, la Cnamts encourage l’investissement dans la prévention et dans la promotion de l’accès aux soins ainsi que la nécessité d’amorcer le virage ambulatoire - pour lequel les Idels sont concernées - et les prises en charge extra-hospitalières.

Professionnels trop isolés

Recentrer l’hôpital sur son cœur de métier et offrir au patient des services au plus près de son milieu de vie génère des économies et fait partie des évolutions jugées souhaitables dans tous les systèmes de santé. Mais cette adaptation rencontre des freins importants d’après l’Assurance maladie, qui pointe du doigt des professionnels de santé exerçant encore de manière trop isolée et sans coordination organisée. D’où la difficulté à mettre en place des protocoles de suivi faisant intervenir plusieurs professionnels.

Objectif Prado

Face à ces lacunes, elle recommande le développement du Programme d’accompagnement au retour à domicile après une hospitalisation (Prado). Ce dernier a été mis en place en 2010 pour la maternité, puis l’orthopédie et ensuite pour les patients porteurs de pathologies chroniques, notamment ceux atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive, et ceux hospitalisés après un épisode de décompensation cardiaque, domaine faisant intervenir les infirmières. La Cnamts estime que le déploiement de ce programme permettra d’organiser une coordination ville-hôpital en appui aux médecins traitants et aux équipes de soins primaires. À terme, l’objectif est de transformer la capacité de la médecine de ville à apporter une réponse organisée et de qualité pour assurer un parcours de soins fluide, reposant sur des interventions coordonnées de professionnels dans le cadre de protocoles. Les économies attendues sont de l’ordre de 840 millions d’euros cumulés sur trois ans.

La Cnamts encourage également la promotion de la réhabilitation améliorée après chirurgie et la définition d’un modèle d’organisation optimale intégrant les évolutions techniques chirurgicales et anesthésiques tout en ajustant les tarifs en conséquence.