Cahier de formation
Savoir faire
Rarement sollicitées pour effectuer des chimiothérapies trop lourdes à domicile, les Idels interviennent pour réaliser de nombreux soins de support visant notamment à améliorer la fonction respiratoire des patients. Cette prise en charge requiert des connaissances techniques et un accompagnement spécifique de ces patients.
Monsieur P., 68 ans, fumeur depuis plus de 40 ans, a consulté son médecin traitant pour une bronchite traînante. Après une radiographie qui a révélé la présence d’un nodule suspect, le médecin lui a demandé d’effectuer une fibroscopie poursavoir s’il s’agit d’une tumeur cancéreuse ou non. De retour à domicile, monsieur P. est très angoissé car il ne cesse de tousser.
Il faut demander au patient s’il est bien resté à jeun durant les deux heures qui ont suivi l’examen. Il peut tousser tout simplement en raison de fausses routes. Saignements, toux ou fièvre sont, par ailleurs, les principaux inconvénients de la fibroscopie ; ils disparaissent le plus souvent rapidement. Toute complication qui paraît anormale ou prolongée doit toutefois être signalée au médecin.
Généralement, le scanner thoracique nécessite l’injection de produit iodé, appelé “produit de contraste”, dans une veine du bras. Ce produit a pour but de repérer plus facilement une anomalie. Une prise de sang préalable pour vérifier le fonctionnement des reins est systématiquement prescrite. Il est indispensable d’être à jeun (pas d’aliment solide pendant 5 heures avant le rendez-vous).
Le patient est allongé sur un lit qui se déplace devant un large anneau. Il reste seul dans la salle d’examen, mais peut communiquer grâce à un micro avec l’équipe médicale, se trouvant juste derrière une vitre. Le patient doit rester immobile, pour éviter que les images ne soient floues. Il doit bloquer sa respiration quand le manipulateur le lui demande. Le patient restera entre 5 à 15 minutes dans la salle d’examen.
En cas d’injection au produit de contraste, il est conseillé de boire en abondance pour éliminer totalement le produit. Le patient retourne chez lui sans surveillance particulière.
Il est indispensable d’être à jeun, depuis au moins 6 heures. L’examen est par ailleurs facilité si le patient parvient à être détendu.
Le médecin regarde à l’intérieur de la trachée et des bronches en introduisant un fibroscope par le nez et la bouche. Le fibroscope (long tube flexible) comporte une micro-caméra et permet de réaliser des prélèvements. Le patient est en position assise ou allongée. L’examen dure environ 15 minutes sous anesthésie locale, voire sous anesthésie générale si le patient le demande. Les prélèvements sont adressés au laboratoire d’anatomopathologie. Seule leur analyse permet de confirmer en quelques jours s’il s’agit d’un cancer ou non.
Le patient doit rester à jeun deux heures pour éviter toute fausse route. S’il a reçu un médicament relaxant, la conduite de véhicule est interdite toute la journée.
Aucune préparation n’est demandée. Il convient de laisser en cabine tout vêtement avec des éléments métalliques (boutons, ceinture…), ainsi que tout objet métallique (portable, MP3, bijoux, carte de crédit, etc.).
Le patient est allongé sur le lit de l’IRM qui se déplace dans le tunnel de l’appareil (assez exigu mais ouvert de chaque côté et ventilé). Pour amoindrir le bruit important généré par le système, des bouchons ou un casque diffusant de la musique peuvent être proposés au patient. L’examen peut durer entre 15 à 45 minutes. Il est essentiel de rester immobile pendant tout ce laps de temps, car le moindre mouvement, surtout pendant que l’appareil fait du bruit, donne des images floues.
Le patient retourne chez lui sans surveillance particulière.
→ Entre les cures de chimiothérapie neutropéniantes espacées de trois semaines, l’Idel est fréquemment sollicitée pour réaliser les injections sous-cutanées de facteurs de croissance hématopoïétiques (Neulasta, Neupogen, Zarzio, Granocyte) pour stimuler la production de polynucléaires neutrophiles (PN) à partir des cellules souches et prévenir les complications des neutropénies.
→ Ces complications des neutropénies sont particulièrement redoutables chez ces patients très exposés aux infections pulmonaires. L’Idel peut rappeler qu’en dessous de 1 000 PN, il convient de renforcer la surveillance quotidienne, voire biquotidienne de la température et de contacter immédiatement le médecin traitant ou l’hôpital si celle-ci dépasse 38 °C.
→ Une neutropénie fébrile, qui plus est lorsque les PN sont inférieurs à 500, constitue une urgence et justifie la mise en place d’une antibiothérapie per os, intramusculaire ou intraveineuse (IV) en fonction de sa sévérité.
→ L’Idel peut également profiter de son intervention pour rappeler aux patients dont la chimiothérapie est à base de sels de platine, particulièrement toxique pour les reins (Cisplatine, entre autres), qu’ils doivent boire abondamment. Une consigne qui vaut également pour les patients sous Augmentin et Rocéphine IV (antibiotiques ayant des effets secondaires digestifs à type de diarrhées et vomissements) et sous thérapie ciblée (en particulier celles ciblant les mutations de gène EGFR).
→ Pourvoyeurs d’importantes diarrhées (qui peuvent aller jusqu’à douze à quinze selles par jour) passagères ou durables, ces traitements per os sous thérapie ciblée doivent être pris à distance des repas (10 heures pour le repas du midi, 16 heures pour le repas du soir) et associés à des traitements symptomatiques (Imodium par exemple) après chaque selle diarrhéique et des conseils diététiques [ndlr : éviter notamment les légumes crus et les légumineuses, les produits laitiers, les aliments gras et sucrés, les plats en sauce et les fruits, à l’exception des bananes].
→ Une sécheresse cutanée peut être traitée par Dexeryl mais peut aussi être associée à des rashs acnéiformes nécessitant la prise de corticoïdes et d’antibiotiques. Des conseils utiles que l’Idel saura assortir des mots de réconfort et d’encouragement indispensables pour aider le patient à supporter ces effets secondaires des traitements.
* Source : entretien avec le Pr Élisabeth Quoix, professeur des universités – praticien hospitalier (PU-PH), Hôpitaux universitaires de Strasbourg (Bas-Rhin).