L'infirmière Libérale Magazine n° 317 du 01/09/2015

 

INTERPROFESSIONS

Actualité

TENSIONS > Deux jours après l’élection du bureau de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS), MG France a démissionné. La coopération entre médecins et Idels est au cœur de la polémique.

La tension monte à quelques semaines des élections aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS), qui vont rebattre les cartes de la représentativité syndicale des professionnels de santé libéraux. L’élection, le 9 juillet dernier, du bureau de l’Union nationale des professionnels de santé (UNPS), a été l’occasion de vives invectives, qui augurent mal de la qualité d’un débat pourtant crucial sur l’avenir du système de santé.

« L’incapacité à se réformer »

C’est le syndicat de médecins généralistes MG France qui a lancé les hostilités le 11 juillet : son premier vice-président François Wilthien, élu deux jours plus tôt vice-président de l’UNPS, a démissionné. Dans un communiqué, MG France fustige « l’incapacité » de l’UNPS « à se réformer », notamment après l’échec de la négociation sur l’accord cadre interprofessionnnel (Acip) sur la rémunération du travail en équipe pluriprofessionnelle. MG France désapprouve le choix de William Joubert, du Syndicat des médecins libéraux (SML), comme secrétaire général de l’UNPS, c’est-à-dire numéro 2 de l’organisation aux côtés du président Daniel Paguessorhaye (Fédération française des masseurs-kinésithérapeutes rééducateurs). Pour MG France, le SML est un syndicat qui « combat les initiatives des professionnels libéraux ». Il a en effet attaqué en justice le règlement arbitral trouvé après l’échec de discussions pour pérenniser les nouveaux modes de rémunération des maisons de santé. « Il est incohérent et dangereux de décourager la coopération pluriprofessionnelle en équipe qui est reconnue comme une des seules manières efficaces pour défendre l’exercice libéral », argumente MG France.

« Les masques tombent »

La vindicte de MG France vise également la Fédération nationale des infirmiers (FNI), dont le président Philippe Tisserand a été élu vice-président de l’UNPS. La FNI « considère le médecin comme son ennemi », estime MG France, qui marque clairement sa préférence pour le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil), selon lui « partisan d’une coopération constructive infirmiers-médecins ».

Les réactions ne se sont pas fait attendre. Pour l’UNPS, « les masques tombent : pour certains, l’interprofessionalité n’est que du vent. La coordination et la coopération ne peuvent s’imaginer qu’avec des amis choisis ». La FNI caricature de son côté le syndicat de médecins généralistes MG France en « farouches défenseurs de l’exercice en maisons de santé, promoteurs d’équipes de premier recours dès lors qu’ils en auraient le pilotage, expérimentateurs du salariat des infirmières à leur service ». Philippe Tisserand rappelle que son élection est issue d’un vote : il a recueilli 31 voix quand la présidente du Sniil Annick Touba n’en a eu que 11.

L’UNPS représente les douze professions de santé libérales et doit défendre leurs intérêts communs, notamment en négociant l’Acip avec l’Assurance maladie. Elle est constituée de 46 représentants des syndicats représentatifs, qui élisent tous les deux ans un bureau.