ÉCHÉANCE > M-3 avant le vote pour les représentants des Idels aux Unions régionales des professionnels de santé (URPS), le 7?décembre. Nous avons posé les mêmes questions aux quatre forces candidates, présentées ici par ordre décroissant des voix obtenues en 2010.
(Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux)
Annick Touba, présidente
→ Score en 2010 : 35,9 % des voix
→ Élus en 2010 : 119
→ 7 (Corse, Guyane, Haute-Normandie, Lorraine, Martinique, Nord-Pas-de-Calais, Pays-de-la-Loire)
« L’enjeu est peut-être plus important qu’en 2010 car la loi de santé va donner de plus grands pouvoirs aux régions. C’est essentiel que les infirmiers libéraux soient présents dans les instances où se prendront les décisions. On pourra y faire beaucoup pour la promotion de la profession dans les régions. Ce scrutin comprend également un enjeu national de représentativité syndicale [la barre des 10 % des voix constitue un critère de représentativité syndicale, NDLR].Nous voulons rester premiers. »
« Notre mot d’ordre pourrait être “ralliez-vous aux meilleurs, à ceux qui assureront la pérennité de l’exercice libéral”. »
« En Pays-de-la-Loire, nous avons réalisé avec l’Observatoire régional de santé le seul panel existant en France sur les infirmiers libéraux. Le premier nous a permis de mieux connaître leur activité et leur cadre d’exercice. On s’est aperçu qu’ils travaillent à 50 % sur prescription d’un généraliste, à 35 % sur celle d’un médecin hospitalier et à 15 % sur celle d’un spécialiste. Le second panel, qui est en cours, porte sur l’activité des Idels liée aux pathologies psychiatriques et à la chirurgie ambulatoire. »
« Nous n’avons pas encore publié notre programme mais nous allons inévitablement soutenir le travail en équipe de soins de proximité. On ne peut plus travailler seul de manière isolée. Nous devons aussi nous positionner face à l’HAD et aux prestataires. Nous sommes les seuls professionnels du domicile, de la famille et de la continuité des soins. »
(Fédération nationale infirmière)
Philipe Tisserand, président
→ Score en 2010 : 35,2 %
→ Élus en 2010 : 125
→ 15 (Alsace, Auvergne, Basse-Normandie, Bourgogne, Bretagne, Centre, Champagne-Ardennes, Franche-Comté, Guadeloupe, Île-de-France, Languedoc-Roussillon, Limousin, Midi-Pyrénées, Picardie et Poitou-Charentes).
« Il y a un enjeu purement syndical, celui de la représentativité syndicale au plan national. Dans les régions, il s’agit de choisir le syndicat qui va impacter ce que seront les URPS. Nous devons ainsi rester centrés sur les missions des unions et utiliser les dotations pour monter des projets et décliner les politiques nationales. »
« La constitution des bureaux des unions et l’élection des présidents constituent une forme de second tour. Il est trop tôt pour dire si nous proposerons un accord-cadre national d’alliance comme en 2010 [contre le Sniil, NDLR] mais nous ne l’excluons pas. Des représentants de tous les départements devraient figurer sur nos listes mais la fusion de certaines régions complique la constitution des listes. »
« En Picardie, l’équipe de l’URPS a mis en place un projet, soutenu par l’ARS, qui permet de rendre davantage de patients éligibles à la chirurgie ambulatoire. Il offre au patient la possibilité d’organiser son retour à domicile en amont de l’intervention afin que la situation ne soit anxiogène ni pour le patient, ni pour sa famille, ni pour le chirurgien. »
« Notre campagne aura un axe national, en lien avec l’évolution du système de soins, la loi de santé et la réorganisation territoriale. Il sera décliné régionalement en fonction des attentes des infirmiers libéraux. Nous avons commandé un sondage Harris Interactive pour mieux les connaître. Il nous montre, entre autres, qu’ils sont très attachées à leur autonomie et craignent l’émergence de formes d’organisation qu’ils jugent concurrentielles. »
Christophe Chabot, secrétaire national
→ Score en 2010 : 17,9 %
→ Élus en 2010 : 53
→ 2 (Provence-Alpes-Côte-d’Azur, Rhône-Alpes)
« Il s’agit pour nous de nous repositionner sur l’échiquier syndical national. Nous sommes en totale réorganisation, avec une structuration nationale et des délégations régionales. Nous voulons nous rapprocher de la base et travailler sur les problématiques exprimées par les professionnels et qui ne sont pas forcément reprises par les syndicats. »
« Nous allons réaliser une analyse de terrain car il y a un décalage entre la représentation politique des syndicats et les problématiques de terrain. Nos listes comprendront des candidats de tous les départements mais aussi et surtout des personnes capables de défendre des dossiers. Nous allons accompagner, région par région, le développement de nos têtes de liste. »
« En Rhône-Alpes, l’URPS-infirmiers a créé l’union de sept Unions régionales de professionnels de santé [kinés, dentistes, sages-femmes…]. Cela leur a permis d’acheter des locaux en commun et de constituer une Maison des professionnels de santé libéraux, qui doit ouvrir dans les prochains mois. Cela a permis de développer le travail interprofessionnel, par exemple autour du projet de passeport de sortie précoce en chirurgie. »
« Nous voulons formaliser le maillage et la reconnaissance de l’exercice infirmier en libéral en accompagnant les travaux existants. Nous voulons également construire des protocoles de prise en charge pour les soins de proximité en relation avec les collectivités locales. Aussi, nous souhaitons conforter le modèle de la Maison des professionnels de santé libéraux comme en Rhône-Alpes, afin de construire et accompagner des réponses transversales libérales permettant la pérennisation de l’exercice infirmier par des prises en charge plus complexes et plus coordonnées. »
(Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux)
Patrick Experton, président
→ Score en 2010 : 11 %
→ Élus en 2010 : 36
→ 2 (Aquitaine, océan Indien)
« Le premier enjeu réside dans la représentation de notre syndicat dans chaque URPS. La santé va en effet se réorganiser de plus en plus selon des partenariats avec les ARS. C’est important d’être les plus représentés possible pour peser sur les projets et les expérimentations. Ces élections ont aussi un enjeu national de représentativité. »
« Chaque syndicat va jouer sa partition. Selon les résultats,il y aura forcément des alliances. Les stratégies nationales sont une chose mais, au niveau régional, cela peut se dérouler différemment. Aucune alliance n’est impossible. L’essentiel, c’est la volonté de travailler et de faire progresser la profession dans une région. »
« En Aquitaine, dans les Landes, nous avons mis en place il y a un an et demi le dossier partagé de soins infirmiers (DPSI). C’est une alternative au dossier papier chez le patient : il est consultable sur tablette ou sur smartphone, via un serveur sécurisé, par tous les professionnels (avec un accès hiérarchisé aux informations). 62 infirmières libérales sont aujourd’hui équipées en smartphones. »
« Un de nos principaux axes de campagne réside dans la lutte contre les maisons de santé pluriprofessionnelles (MSP). Il s’agit souvent juste d’un projet immobilier et d’un gouffre à subventions que les infirmiers doivent intégrer s’ils ne veulent pas mourir. Si on laisse faire, on provoquera la mort de l’exercice libéral. Nous, nous voulons sauvegarder l’exercice individuel et la liberté des professionnels. Les pôles de santé, au contraire, les préservent et n’empêchent pas une coordination de qualité. »