COLLABORATION > La Fnehad a lancé le 30 juillet l’expérimentation, pendant six mois, d’un contrat-type fixant les obligations respectives des établissements et des libérales. Polémique.
Un « accord de la honte » qui « brade les actes réalisés par les infirmières libérales ». Le contrat-type
La Fnehad confirme avoir signé un simple « relevé de décisions » avec le Sniil et l’Organisation nationale des syndicats d’infirmiers libéraux (Onsil). Cinq réunions se sont tenues depuis le 9 décembre 2014 afin d’élaborer un nouveau protocole d’accord relatif aux interventions des infirmiers libéraux lors d’une prise en charge en hospitalisation à domicile, après la dénonciation de l’accord-cadre de 2008. Au bout de six mois, « une évaluation sera réalisée. Selon les résultats constatés, il pourra être envisagé la signature d’un protocole d’accord-cadre », avance la Fnehad.
Pour expliquer les nouvelles conditions de rémunération prévues dans le contrat (lire l’encadré), la présidente de la Fnehad, Élisabeth Hubert, rappelle que les actes infirmiers ont été « fortement revalorisés ces dernières années », citant les nouveaux forfaits de perfusion. Enfin, elle justifie la « borne haute » de 120 euros par la nécessaire prévention des « dérapages de cotation », qui rendaient parfois le recrutement d’une infirmière salariée plus intéressant que le recours à une libérale. En début d’année, un test de double cotation a pourtant été mené dans une dizaine d’établissements d’HAD afin de comparer l’ancien mode de facturation à une simulation du coût des prestations infirmières suivant la nouvelle nomenclature. « Cela a démontré que celle-ci n’était pas plus coûteuse pour l’établissement, rapporte Annick Touba, présidente du Sniil. Sans compter qu’il est beaucoup plus simple de se baser sur une nomenclature unifiée au niveau national que sur des tarifs qui peuvent varier selon les établissements. »
La présidente de la Fnehad assure que ses adhérents souhaitent une mise en place rapide de ce contrat. La FNI tente de temporiser et demande l’ouverture d’une « large négociation » associant la Fédération hospitalière de France. De son côté, le Sniil recommande « de ne pas accepter ce contrat en l’état » et « de rester extrêmement vigilantes face à des HAD qui ne manqueront pas de chercher à l’imposer de façon locale ». Ce qui risque de ne pas être facile : dès lors qu’un établissement le mettra en place, « l’intervention de l’Idel auprès d’un patient sera subordonnée à la signature » de ce contrat.
* En format Word via ce lien raccourci : http://bit.ly/1Lxcf10
→ L’intervention de l’infirmière libérale en HAD est subordonnée à la signature du contrat et à la formalisation d’une lettre de mission.
→ L’établissement d’HAD coordonne tous les actes et interventions et assure la régulation des appels des patients. Le versement de la majoration de coordination infirmière n’est donc plus automatique.
→ L’infirmière s’engage à garantir la traçabilité de ses actes.
→ L’infirmière doit s’intégrer dans une organisation pour assurer les soins, si nécessaire vingt-quatre heures sur vingt-quatre et sept jours sur sept.
→ La rémunération doit s’effectuer selon la nomenclature générale des actes infirmiers, incluantla dégressivité des actes (le premier à 100 %, le second à 50 % et les suivants à 0 %).
→ La “borne haute” de la rémunération journalière est fixée à 120 euros (hors indemnités kilométriques et majorations de nuit et jours fériés).