Cette brève exposition est extraordinaire. Dessins, photos et films décrivent avec réalisme le sort « pire que la mort » des 15 000 “gueules cassées” de 1914-1918, appréhendé aussi de façon poétique à travers des haïkus. L’histoire de leur défiguration par les éclats d’obus et les balles est aussi celle de l’amélioration des techniques de stérilisation des plaies (mise au point de la méthode Carrel-Dakin), d’anesthésie, de chirurgies dentaire et faciale. L’exposition se termine de nos jours avec des empreintes faciales de patients, avant et après leur opération, sous la houlette du Pr Devauchelle, premier chirurgien au monde à avoir réalisé une greffe du visage, en 2005. Un miroir placé en fin d’exposition renvoie le visiteur à ses propres cicatrices intérieures et lui rappelle en quoi le visage fonde l’humanité, et en quoi lutter pour le reconstruire relève de la dignité. Face à face : Regards sur la dé (re) figuration, jusqu'au 11 novembre à l'Historial de Péronne (Somme), entrée libre (historial.org).