L'infirmière Libérale Magazine n° 320 du 01/12/2015

 

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Marie-Claude Daydé  

La fille d’une patiente de 84 ans vivant en Ehpad s’interroge sur la façon dont est évaluée la douleur de sa mère qui « n’est pas correctement soulagée ». Pour l’évaluation, première étape de la prise en charge de la douleur [cf. notre article du numéro 314 de mai, pp. 42-43], les infirmières utilisent l’Échelle visuelle analogique (EVA) et les aides-soignantes l’échelle Algoplus. Comment comprendre cette double utilisation ? D’autant que l’EVA est peu adaptée aux personnes de cet âge (difficultés d’abstraction) et Algoplus est préconisée dans la douleur induite (ce qui semble être le cas) mais en hétéro-évaluation, alors que cette patiente n’a pas de troubles de la communication et peut mettre des mots sur sa douleur. La réponse à ce paradoxe est… le logiciel utilisé et son accès par profession ! En effet, dans cet établissement, les infirmières ont accès à l’EVA mais pas les aides-soignantes, qui recourent à l’Algoplus ! Cette double évaluation a-t-elle du sens ? En tous les cas, ici, ce n’est pas la technique qui s’adapte à l’humain mais l’inverse, au détriment des personnes soignées. Dommage !