INITIATIVE > D’un côté, un gisement de matériel en déshérence, de l’autre, des familles en difficulté pour s’équiper. La solution : une association du Maine-et-Loire répare, revend ou loue à prix réduit.
« Dans les hôpitaux, maisons de retraite ou à domicile, il y a un gisement énorme de matériel médical inutilisé, souvent en bon état. En parallèle, de nombreuses familles ont du mal à s’équiper. C’est pourquoi nous collectons ce matériel médical usagé », explique Nicolas Écuyer,responsable de l’activité à Envie autonomie Anjou
Une fois réparé, le matériel est mis en vente à prix réduit, assorti d’une garantie d’un an, pièces et main-d’œuvre comprises. « Nos tarifs font entre 30 à 40 % du prix du neuf en moyenne. Nous pratiquons aussi un peu de location. » Et ce, dans toute la France (après un devis transport). Il insiste sur le sérieux de la prestation assurée : « Au préalable, nous vérifions toujours si la personne s’est mise en contact avec un professionnel de santé pour être conseillée, si elle a ouvert ses droits, pour voir s’il n’existe pas pour elle une prise en charge plus avantageuse. » Par ailleurs, un partenariat avec le monde médical est recherché : « Nous sommes déjà en relation avec des ergothérapeutes, des infirmières, l’ADMR [Association à domicile en milieu rural] et l’Union départementale des Sessad [Service d’éducation spéciale et de soins à domicile]. Un directeur d’Ehpad ainsi qu’un délégué général de l’Association des paralysés de France font partie de notre conseil d’administration. Des infirmières pourraient nous y rejoindre. »
Pour l’heure, l’association n’effectue de collecte gratuite qu’en Maine-et-Loire, et parfois dans les départements limitrophes. Elle est soutenue par le conseil départemental, des fonds privés, des fondations. « Nous espérons parvenir à l’équilibre financier au bout de trois ans d’existence, complète Nicolas Écuyer. Quant à l’État, il pourrait peut-être aussi s’intéresser à notre initiative ? Certes, l’Assurance maladie n’envisage pas encore de rembourser du matériel rénové, mais on y viendra peut-être ! L’objectif n’est pas de nous substituer au circuit traditionnel de distribution mais d’arrêter le gaspillage. D’autres associations de notre fédération nationale Envie étudient la possibilité de nous imiter. À Rennes, par exemple, l’équipe se donne un an pour démarrer. » La réflexion avance aussi à Nantes (Loire-Atlantique), Lyon (Rhône), Toulouse (Haute-Garonne) ainsi qu’en Poitou-Charentes.
* www.envieautonomie49.fr et tél. 02 41 34 39 81.