PLAN 2015-2018 > La ministre de la Santé a présenté début décembre son plan triennal pour le développement des soins palliatifs, doté de 190 millions d’euros.
Si les Français sont 80 % à déclarer vouloir passer leurs derniers instants chez eux, entourés de leurs proches, la proportion de décès à domicile a pourtant diminué entre 1990 et 2010, de 28,5 % à 24,5 %. « Après le développement, ces dernières années, d’une offre spécialisée en soins palliatifs principalement en milieu hospitalier, il est désormais nécessaire de consacrer des efforts importants pour permettre aux patients de recevoir des soins palliatifs et d’être accompagnés à domicile », souligne le plan. Cette priorité se met en place avec une meilleure coordination des différents acteurs autour du patient. La ministre prévoit d’encourager financièrement les projets territoriaux des professionnels de ville coordonnés (maisons de santé pluridisciplinaires, centres de santé, équipes de soins primaires) et de faciliter le recours aux expertises et aux coordinations via les coordinations d’appui et les réseaux (plateformes territoriales d’appui, PTA). Car, pour accompagner les patients et leurs proches, les professionnels de premier recours, dont le médecin généraliste et les infirmières, peuvent avoir besoin d’une expertise en matière de soins palliatifs. Les PTA devront faciliter la mobilisation des prestations médicales, paramédicales, médico-sociales et sociales. Un soutien financier de 9 millions d’euros est prévu pour cette mesure. Le plan prévoit par ailleurs d’améliorer le partenariat des équipes mobiles de soins palliatifs et des réseaux ayant une compétence en soins palliatifs avec les établissements et services sociaux et médico-sociaux. Il envisage aussi une plus grande coopération entre l’hospitalisation à domicile et les services de soins infirmiers à domicile/services polyvalents d’aide et de soins à domicile, pour éviter les ruptures dans le parcours de soins des patients.
La ministre souhaite favoriser la présence d’une infirmière la nuit dans les Ehpad car, lorsqu’un établissement ne dispose pas d’une infirmière la nuit, 24,9 % des résidants sont hospitalisés en urgence au cours des quinze derniers jours de vie, contre 15,7 % des résidants dans un Ehpad avec une infirmière la nuit
Enfin, la ministre veut agir sur la formation initiale en favorisant, pour chaque étudiant en filière médicale et paramédicale, la réalisation d’au moins un stage dans un dispositif spécialisé en soins palliatifs. Puis, sur la formation continue, en permettant aux paramédicaux exerçant dans les structures dédiées de soins palliatifs et dans les équipes mobiles de suivre des formations spécifiques au moins tous les trois ans.
* Étude menée en 2013 par l’Observatoire national de la fin de vie.