L'infirmière Libérale Magazine n° 321 du 01/01/2016

 

PROFESSIONS

Actualité

Françoise Vlaemÿnck  

DÉMOGRAPHIE > Quelque deux millions de Français font aujourd’hui les frais de la désertification médicale. L’Ordre des médecins propose des outils pour mieux anticiper l’avenir de la profession et les besoins de la population, tandis que le ministère de la Santé renforce son Pacte territoire-santé.

Le Conseil national de l’Ordre des médecins (Cnom)(1) a publié le 26 novembre la quatrième édition de ses atlas régionaux, déclinaison de son Atlas de la démographie médicale 2015, paru en juin. « Ce support statistique a pour vocation d’aider les agences régionales de santé et les ordres à travailler en étroite collaboration afin de déterminer les territoires potentiellement en danger », indique le Cnom. Consultables en ligne*, ces atlas proposent une approche démographique tridimensionnelle : région, département et bassin de vie. Par cette approche multicritère, l’instance « souhaite contribuer aux réflexions sur l’évolution de l’offre médicale, et plus particulièrement sur l’accessibilité aux soins de premiers recours en tout point du territoire », explique-t-il. Ainsi cette nouvelle classification permet-elle d’identifier des zones en grande tension dans des régions et des départements apparemment sans problème. À titre d’exemple, le Cnom cite la région Midi-Pyrénées qui, si elle dispose globalement d’une démographie médicale « satisfaisante », laisse apparaître « de très grosses difficultés en matière d’accès aux soins de premier recours » sur le bassin du Grand Toulouse où l’effectif des médecins généralistes a diminué de 7,6 % entre 2007 et 2015 alors que la population a augmenté de 5,4 % sur la même période.

1 pacte, 10 engagements

Hasard du calendrier, c’est également le 26 novembre que Marisol Touraine, ministre de la Santé, a annoncé le renforcement du Pacte territoire-santé initié en 2012 pour lutter contre les déserts médicaux(2). Il vise d’une part à pérenniser et amplifier les actions déjà menées et à innover pour s’adapter aux besoins des professionnels de santé à travers dix engagements tels que faciliter, via des aides spécifiques, l’installation des jeunes médecins dans les territoires fragiles, favoriser le travail en équipe, notamment dans des zones rurales et périurbaines, assurer les soins urgents en moins de trente minutes ou encore mieux accompagner les professionnels de santé dans leur quotidien (lire l’encadré ci-dessous).

(1) www.cnom.fr

(2) Lire sur www.sante.gouv.fr et aussi notre dossier du mois dernier.

La peau neuve des Paps

Créés en 2012, les Portails d’accompagnement des professionnels de santé (Paps) lancent leur V2. Dédiés aux professionnels médicaux et paramédicaux* en formation ou installés, les Paps veulent « accompagner sur la durée les professionnels de santé, les informer concrètement et faciliter leur installation dans les territoires fragiles afin de répondre aux besoins de santé et de réduire les inégalités d’accès aux soins ». Outre un portail national (www.paps.sante.fr), le dispositif en ligne se décline en sites régionaux (www.nomdelarégion.paps.sante.fr) pilotés par chaque Agence régionale de santé. Mieux structurée, cette V2 se charpente autour des étapes-clés du parcours professionnel et devrait permettre une plus grande interaction entre les professionnels de santé et les partenaires locaux : Assurance maladie, ordres départementaux, URPS, conseils régional et départemental… « Cette nouvelle version répond à une demande forte d’accéder aux données essentielles en quelques clics et la possibilité de contacter un interlocuteur privilégié et identifié », indiquent ses initiateurs.

* Dont les infirmières libérales.