L'infirmière Libérale Magazine n° 321 du 01/01/2016

 

PROFESSION

Actualité

Thierry Pennable  

PROGRAMME > Les premières adhésions au programme d’accompagnement au retour à domicile (Prado) des patients porteurs de plaies chroniques devraient avoir lieu en janvier 2016.

Après les programmes Prado maternité (2010), orthopédie (2011), insuffisance cardiaque (2013) et BPCO (mai 2015), la Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts), que nous avons contactée, lance le Prado “plaies chroniques” pour trois types de plaies : les escarres, les ulcères veineux de jambe et les plaies du pied diabétique.

100 millions d’euros d’économies par an

Le programme a été développé par la Cnamts en association avec la Société française et francophone des plaies et cicatrisations (SFFPC). Expérimenté dans un premier temps dans une dizaine de sites(1), le programme a pour but d’améliorer la qualité de vie des patients et de diminuer la durée de cicatrisation, les récidives et les amputations. Le fonctionnement est le même que dans les précédents programmes : l’équipe hospitalière en charge du patient décide si le patient est éligible au Prado et un conseiller de l’Assurance maladie propose aux patients qui le souhaitent d’organiser les premiers rendez-vous avec les professionnels de santé libéraux de leur choix. La Cnamts envisage à terme l’inclusion de 200 000 patients par an environ, une réduction de 10 % des durées de cicatrisation les plus longues et des économies de l’ordre de 100 millions d’euros par an sur les seuls soins de ville, sans compter les hospitalisations ou les transports.

Des moyens pour améliorer le traitement

Deux niveaux de prise en charge sont proposés aux patients éligibles. Le “parcours de soins recommandé” comprend une consultation avec le médecin traitant et une visite de l’infirmière libérale dans la semaine de la sortie de l’hôpital, ainsi qu’une visite “bilan” avec le médecin traitant au cours du deuxième mois. Un “recours optimisé à l’expertise” est proposé aux patients atteints de plaie du pied diabétique ou d’escarres d’origine neurologique dans un délai maximal d’un mois. Pour les autres types de plaies concernés par le programme, l’expertise est possible à la demande de l’équipe médicale hospitalière ou des professionnels de santé de ville sur des critères d’évolution défavorables de la plaie. Le Prado “plaies chroniques” prévoit également un accompagnement des professionnels de santé. Deux documents élaborés avec la SFFPC sont déjà disponibles sur le site de l’Assurance maladie(2). L’application “e-mémo plaies chroniques”, disponible depuis mai 2015, est téléchargeable gratuitement sur App Store ou Google Play. Ces outils qui visent à améliorer le niveau de connaissances sur les plaies chroniques peuvent être utilisés par tous les professionnels de santé concernés, y compris en dehors du programme de la Cnamts.

(1) Les CHU de Grenoble, Montpellier, Nancy, Strasbourg et Toulouse, les Hospices civils de Lyon (HCL ; Édouard-Herriot, Lyon Sud), l’Assistance publique – hôpitaux de Paris (La Pitié-Salpêtrière, Tenon, Rothschild), les centres hospitaliers de Cayenne, Compiègne et Paimpol, et la clinique Pasteur de Toulouse (liste non définitive).

(2) www.ameli.fr, rubrique Professionnels de santé > Infirmiers > Exercer au quotidien > Suivi en ville des plaies chroniques.

INFO +

→ NGAP modifiée

L’article 13 de la NGAP est modifié pour les indemnités kilométriques en cas de Prado : la distance remboursée à l’Idel intervenant n’est plus dans ce cas celle entre le patient et le cabinet infirmier le plus proche, mais celle effectivement parcourue (Journal officiel du 27 novembre, via le lien bit.ly/1NnkJ9b).