L'infirmière Libérale Magazine n° 324 du 01/04/2016

 

PROFESSION

Actualité

Sandra Mignot  

ASSOCIATION > Nouvelle venue dans le paysage professionnel, Unidel souhaite travailler sur l’image de la profession et ses relations avec les autorités locales.

Le collectif “La Grève c’est maintenant” vient de se transformer en association. L’Union nationale des infirmiers diplômés d’État libéraux (Unidel)* a en effet déposé ses statuts début mars au Journal officiel, autour de sa présidente Claire Bultez (Nord). Pour mémoire, le collectif s’était constitué au lendemain des révélations d’un rapport de la Cour des comptes en septembre 2015. « Ce document nous assimilait tous aux quelques fraudeurs qui émaillent la profession », observe Jean-Marc Tridente-Lardenois, membre fondateur d’Unidel et exerçant dans la Meuse. Sur sa page Facebook, l’initiative avait rassemblé quelque 3 400 contacts.

Après avoir souhaité mobiliser les Idels dans différentes manifestations en octobre et novembre, le collectif a décidé de s’organiser, en complémentarité avec les syndicats. « Eux travaillent au long cours sur les négociations officielles qui concernent la nomenclature des actes, les plans de santé, résume Jean-Marc Tridente-Lardenois. Mais il y a une véritable demande de reconnaissance de la profession, qui ne se sent pas écoutée tant par les instances locales que nationales. » Et l’Idel de rapporter combien les relations administratives avec les ARS sont lentes, ou comment des ordres départementaux lancent des procédures en lien avec des plaintes de patients comme de collègues, sans avertir au préalable le professionnel concerné. « Nous voulons rapprocher les professionnels locaux de ces instances, les aider à s’inviter dans les réunions officielles afin de créer des liens, d’apprendre à travailler ensemble. »

Relais d’information

Il évoque l’épineux dossier des indus réclamés par la CPAM des années après que des soins ont été facturés, sans qu’aucune explication ne les accompagne. « Si un infirmier est dans l’erreur, une association peut se poser en relais d’information, et au niveau national prendre les devants pour que les erreurs ne se répètent pas », poursuit Jean-Marc Tridente-Lardenois. Car l’association souhaite articuler une visibilité nationale et des actions locales. « Nous ne voulons plus simplement battre le pavé et brandir le poing devant le ministère. Il nous faut élaborer une stratégie de communication et y associer les patients, voire le grand public, qui ne nous connaît pas suffisamment. »

Prochain objectif : alerter sur le développement des Ssiad et de l’HAD, au détriment des compétences libérales déjà disponibles sur le territoire. « Le ministère développe ces services à vitesse grand V, afin de diminuer les coûts de prise en charge, mais les 105 000 libéraux que nous sommes coûtent dix fois moins cher que ces services et savent faire le travail. »

* Renseignements : Unidel, 18 boulevard de la République, 92440 Vaucresson – www.facebook.com/groups/greve.idels/ – contact.unidel@gmail.com