ENQUÊTE > Pour la 16e édition de la journée du sommeil qui a eu lieu en France mi-mars, l’INSV
Écrans, tablettes, ordinateurs, téléphones portables, montres, objets connectés : les nouvelles technologies occupent une place prépondérante dans la vie courante des citoyens. À terme, elles impactent inévitablement le sommeil des Français. Mais jusqu’à quel point ? Cette question est au cœur de la dernière enquête menée par l’INSV et la MGEN
En moyenne, les Français dorment 7 h 05 en semaine et 8 h 11 le week-end, des valeurs stables dans le temps et qui correspondent aux normes des pays industrialisés. Toutefois, l’enquête pointe le fait que la population ne dort pas suffisamment les jours de travail. « Savoir qu’un quart des Français manquent de sommeil au point de devoir récupérer plus d’une heure trente de sommeil par nuit le week-end est une donnée préoccupante, souligne Joëlle Adrien, présidente de l’INSV, neurobiologiste et directeur de recherche à l’Inserm (Université Paris-Descartes). Ils sont aussi plus sujets aux troubles du sommeil comme l’insomnie ou les troubles du rythme du sommeil, sans forcément faire appel à un traitement. »
L’enquête confirme l’omniprésence des nouvelles technologies dans notre quotidien avec 98 % des personnes interrogées qui déclarent les utiliser régulièrement pour leurs besoins personnels à leur domicile. Chez les actifs et les étudiants, ce sont 80 % d’entre eux qui passent plus de deux heures par jour sur leur ordinateur pour répondre à des besoins professionnels, et 62 % plus de quatre heures par jour. Les choses se gâtent quand on avance dans la soirée. En effet, pendant leurs jours de repos ou leurs vacances, 78 % des Français utilisent leur ordinateur, tablette ou smartphone le soir après le dîner, et 36 % les utilisent dans leur lit. Ces chiffres atteignent respectivement 84 et 39 % pendant les jours de travail. « Autant de temps au lit et devant un écran a un impact sur la qualité du sommeil. Et cela est prédominant chez les jeunes. On note de nouveaux comportements dont on sait qu’ils s’installent dès l’adolescence », rappelle la présidente de l’INSV. Une analyse partagée par Sylvie Royant-Parola, psychiatre et présidente du réseau Morphée
(1) Institut national du sommeil et de la vigilance.
(2) Enquête pour l’INSV avec la Mutuelle générale de l’Éducation nationale (MGEN), son partenaire historique, menée par le département santé d’Opinion Way auprès d’un échantillon national représentatif de la population française de 1 013 personnes âgées de 18 à 65 ans entre les 3 et 13 décembre 2015.
(3) Réseau de santé consacré à la prise en charge des troubles chroniques du sommeil (reseau-morphee.fr).