L’Idel dépasse le MET

Elle court, elle court… la maladie d’amour, mais pas seulement : l’Idel également. Car il lui en faut, de l’amour, pour prendre en charge tant d’enfants de 7 à 77 ans, les cheveux blonds, les cheveux gris. Mais surtout parce que le métier d’Idel, on ne le dit pas assez, est physique. En voiture tout d’abord, à bord de laquelle les Idels parcourent au quotidien 50, 100, 200 kilomètres… Conduire constitue certes une activité physique d’intensité légère, avec une dépense énergétique évaluée à 2,5 MET (Metabolic Equivalent of Task), selon diverses tables d’équivalence que nous avons épluchées*. C’est quand même plus que les situations de pure sédentarité, comme le sommeil (0,9 MET). De surcroît, monter en voiture équivaut à 1,3 MET, une activité renouvelée chaque jour trente ou cinquante fois, et à laquelle s’ajoute l’effort lié au port d’une mallette. Marcher compte dans les 3,5 MET, monter rapidement des escaliers ou déplacer des “charges lourdes” (définition pouvant sans doute désigner certains patients…) dans les 6 à 8,9 MET. L’une des tables évoque spécifiquement le soin infirmier : 3 MET ! On peut donc l’affirmer, elle court, elle court, l’Idel. À trottinette, en voiture, au chevet du malade, elle se dépense. Aux yeux de ses patients, elle est l’incarnation la plus efficace, la démonstration sur pattes, des campagnes de prévention en faveur de l’activité physique. Mais en termes de prévention, on peut toujours faire mieux. Alors signalons que l’effort fourni par un postier transportant du courrier équivaut à 2,3 MET.

Trois Idels sur quatre se sont privées de cette dépense énergétique en ne participant pas au vote par correspondance pour élire leur Union régionale des professionnels de santé. Cela confirme en tout cas une chose : s’intéresser à la vie syndicale et contribuer à la représentation de la profession, c’est parfois du sport.