Dans un monde aux graphismes souvent aseptisés, où les rondeurs le disputent aux couleurs, les traits de Boris Hurtel détonnent. Ils peuvent même choquer. D’un trait noir, ce dessinateur qui a déjà œuvré dans nos pages (ainsi la couverture de notre numéro de mars) recrée un sombre monde d’angoisses et de névroses, où les cauchemars et les personnages à la dérive se succèdent dans des séries de mini-cases – une trentaine d’histoires courtes parues dans différents fanzines de 2009 à 2014. L’humour, noir évidemment, le burlesque ou l’absurde y trouvent leur place, mais l’ensemble est déconseillé aux amateurs de happy ends – et parfois aux moins de 18 ans. Comme si une bouteille d’encre noire s’était répandue sur un monde intérieur.
Boris Hurtel, Contes névrotiques, éditions Une autre image, 204 pages, 2016. 16 euros.