L'infirmière Libérale Magazine n° 326 du 01/06/2016

 

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Actualité

Marie-Claude Daydé  

S’appuyant sur un article paru dans The Lancet(1), le Dr Christine Amrhein(2) rapporte que les patients perçus comme désagréables du point de vue relationnel sont davantage “à risque” d’erreurs de diagnostic et de traitements inappropriés. Une équipe de recherche de l’Erasmus Medical Center de Rotterdam a publié dans le British Medical Journal(3) les résultats d’une étude confirmant cette hypothèse. L’étude montre que, dans les cas de patients considérés comme difficiles, dans des conditions complexes, la probabilité d’une erreur de diagnostic est augmentée de 42 % et de 6 % dans des cas moins compliqués. Ces chercheurs invitent les médecins à être plus attentifs à leurs réactions émotionnelles vis-à-vis de ces patients “difficiles” car elles peuvent altérer leur jugement clinique. Une des ressources pour limiter cela : le travail d’équipe. L’étude ne recherche pas si la qualité et la sécurité des soins infirmiers peuvent être aussi affectées en pareils cas. Dommage !

(1) P.Croskerry, A.A.Abbass, A.W.Wu. “How doctors feel: affective issues in patients’ safety ?” ; The Lancet, volume 372, n° 9645, pp.1205-1206, 4 October 2008.

(2) À lire sur le site DocCheck News, le 3 mai, via bit.ly/25CfVZw

(3) Sílvia Mamede et al. “Why patients’ disruptive behaviours impair diagnostic reasoning: a randomised experiment”, BMJ Qual Saf, doi:10.1136/bmjqs-2015-005065, 2016.