L'infirmière Libérale Magazine n° 326 du 01/06/2016

 

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Actualité

Carole Tymen  

PÉNURIE > Malgré un accès prioritaire aux pompes, les Idels, à l’image de l’ensemble des professionnels de santé, ont elles aussi été touchées par le manque de carburant.

Je ne vais pas tarder à être affectée par la pénurie et aucune priorité n’est donnée dans mon département, le Loir-et-Cher », alerte Acantha sur Twitter. « Dans le Maine-et-Loire, nous ne sommes pas prioritaires », informe de son côté Nathalie sur le groupe Facebook “Ni bonnes, ni nonnes, ni connes”.

Échanges d’informations en temps réel

Pendant le blocage des dépôts pétroliers commencé en mai et sur le point de se terminer à l’heure de notre bouclage, faute d’avoir toujours des réponses fiables des autorités, ces grandes consommatrices de carburant se sont donc échangé les informations en temps réel sur les réseaux sociaux.

Pourtant, des dispositions légales leur donnant un accès prioritaire aux pompes existent, charge aux préfectures de mettre en place les arrêtés nécessaires. Cela a notamment été le cas dans le Nord-Pas-de-Calais et en Bretagne, où les préfets ont pris, dès le vendredi 20 mai, des arrêtés relatifs à la limitation des quantités de carburant. Dans le Morbihan, l’Ille-et-Vilaine ou le Var, là où la situation a été critique, plusieurs stations ont été réquisitionnées. Surtout, les préfectures ont établi des listes de véhicules prioritaires « qui ne sont pas soumis à ces restrictions », dont « la pratique libérale et soins à domicile ».

Pour bénéficier de cette non-restriction, les Idels ont dû justifier de leur qualité par la présentation au pompiste de leur carte professionnelle « remise lors du premier enregistrement du diplôme d’État infirmier à l’autorité de tutelle », renseigne Jacqueline sur Facebook.

« Assurer la continuité des soins »

Pour le Centre national des professions libérales de santé, qui représente près de 400 000 professionnels et 32 syndicats de libéraux de santé, « réserver un accès prioritaire aux libéraux est une mesure indispensable afin qu’ils puissent assurer la continuité des soins, les livraisons de médicaments et toutes leurs missions au domicile des patients ».

La principale limite pointée par l’Agence régionale de santé (ARS) Bretagne, pour son secteur, est le manque d’interlocuteurs, notamment chez les libéraux. « Ils nous est difficile de toucher le corps infirmier dans sa totalité », explique Pierre Guillaumot, directeur adjoint à la veille et à la sécurité sanitaire de l’ARS Bretagne. Sur les 615 000 infirmières exerçant en France, seules 185 000 sont inscrites à l’Ordre national des infirmiers. De ce fait, l’information peine parfois à circuler.