L'infirmière Libérale Magazine n° 326 du 01/06/2016

 

POLITIQUE DE LA VILLE

Actualité

Sandra Mignot  

QUARTIERS PRIORITAIRES > Les officines de pharmacie et les infirmières libérales apparaissent comme les acteurs du soin les mieux répartis dans les zones urbaines défavorisées.

Dans son premier rapport*, l’Observatoire national de la politique de la ville fait le point sur l’offre de soin disponible dans les quartiers prioritaires en 2014. Celle-ci est marquée par un déficit global en professionnels de santé libéraux, mais le manque d’infirmières et de médecins généralistes y est moins criant que celui concernant les autres acteurs de proximité (chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes et sages-femmes).

La densité des professionnels de santé de proximité y est 1,8?fois inférieure à celle des villes auxquelles ces quartiers appartiennent. Les chirurgiens-dentistes sont les moins bien répartis, puisque leur densité est 2,6 fois inférieure dans les quartiers prioritaires. Celle des infirmières libérales y est seulement 1,4 fois moindre. Parmi les autres “auxiliaires médicaux”, les orthophonistes affichent la densité la moins faible (1,9 fois inférieure), alors que les ergothérapeutes (3,7) et les psychomotriciens libéraux (3,4) font plus largement défaut.

Les officines de pharmacie, dont l’implantation est autorisée en fonction du nombre d’habitants d’une zone, sont globalement réparties de façon homogène sur le territoire français. Les laboratoires d’analyse et de biologie médicale, un peu moins (1,7).

L’offre en établissements de santé est également 3,4?fois moindre dans les quartiers prioritaires par rapport aux unités urbaines qui les abritent. Logique, puisqu’il a été demandé aux préfectures chargées de délimiter les frontières de ces quartiers de les circonscrire à des zones d’habitat.

Analyse restrictive

Cette première analyse présente certaines limites. Ses auteurs précisent qu’elle n’évalue pas l’accessibilité au sens de la facilité d’accès à un professionnel ou un service, uniquement sa proximité géographique.

Il faut également noter que les structures d’exercice regroupé (maisons et centres de santé) n’ont pas été étudiées, les sources utilisées n’ayant pas permis de distinguer les professions intégrées, ni le nombre de professionnels y exerçant. Une étude de février 2015 avait néanmoins observé que deux quartiers prioritaires sur dix possèdent une maison ou un centre de santé dans le quartier ou à moins de cinq cents mètres. À l’inverse, six quartiers prioritaires sur dix n’ont pas accès à ce type d’équipement dans un rayon de moins de deux kilomètres.

En France, les “quartiers prioritaires” (anciennes zones urbaines sensibles et quartiers en contrat urbain de cohésion sociale) sont au nombre de 1 296. Il s’agit de zones où plus de la moitié de la population vit avec moins de 11 250 euros par an (soit 60 % du revenu médian national). Ils peuvent à ce titre bénéficier de crédits et de contrats de rénovation urbaine spécifiques. Un tiers de leur population se trouve en Île-de-France.

* Lire le rapport sur www.onpv.fr/zoom/rapport2015