L'infirmière Libérale Magazine n° 326 du 01/06/2016

 

Des sons et des soins

Dossier

Françoise Vlaemÿnck*   Julia Dasic**  

Autisme, anxiété, maladies dégénératives, troubles du langage, douleur… La musicothérapie, branche de l’art-thérapie, est utilisée dans de nombreuses applications et à tout âge. à l’hôpital comme en ville.

Dans quelques jours, nos rues, places et terrasses vibreront au son de la musique. Depuis trente-quatre ans, c’est en effet en fanfare que se fête l’arrivée du printemps dans l’Hexagone. Une initiative qui a fait florès puisque désormais, chaque 21 juin, quelque 120 pays accompagnent ainsi le jour le plus long de l’année.

Ce rendez-vous à la fois social, culturel et festif a également été adopté par de nombreux établissements de santé qui proposent aux usagers et aux patients concerts, récitals et chorales, auxquels ils peuvent parfois être associés. Une démarche notamment promue par Culture et santé, dispositif piloté par le ministère de la Culture avec d’autres ministères, dont celui de la Santé. L’objectif est d’inciter acteurs culturels et responsables d’établissement de santé à construire ensemble une politique culturelle inscrite dans le projet de chaque hôpital.

L’AULOS ET LA LYRE CHEZ LES GRECS

Dans l’univers du soin, la musique est utilisée pour ses vertus thérapeutiques depuis… l’Antiquité. Dans son ouvrage Musique et médecine(1), Patrick L’Échevin, médecin et musicien, note ainsi que, chez les Grecs, existaient déjà des “musicothérapeutes” qui influençaient « l’humeur et les humeurs en utilisant divers instruments, rythmes et sons ». Selon la nature du mal, ils choisissaient par exemple l’aulos, sorte de flûte double, « au jeu extatique et émouvant, ou celui doux et harmonieux de la lyre ». Professeur à l’université Paris-Sorbonne, François Picard, qui a conduit de nombreux travaux musicologiques, rapporte également que, cinq siècles avant Jésus-Christ, les Chinois avaient déjà répertorié une centaine de sortes de musicothérapies. Pour les savants chinois de l’époque, « chaque organe interne de notre corps a son propre rythme et par conséquent vibrerait à un son qui lui est propre ».

RECHERCHES RÉCENTES EN FRANCE

En France, les recherches sur la musicothérapie sont relativement récentes, même si la musique et le chant ont été introduits dans le soin psychiatrique dès la première moitié du XIXe siècle, notamment par le Dr Esquirol à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière (AP-HP), où il prenait en charge des patients atteints de troubles mentaux et psychiatriques. Dans les années 1950, c’est un ingénieur du son, Jacques Jost, qui émet l’hypothèse qu’il est possible de soigner avec la musique. Il appuie son postulat sur un fondement clinique en collaborant notamment avec la faculté de médecine de Paris. Jacques Jost poursuit ses travaux avec le Centre international de musicothérapie – travaux qui, à l’époque, sont essentiellement destinés à des infirmiers de secteur psychiatrique et des éducateurs spécialisés.

PREMIER CONGRÈS MONDIAL EN 1974

En 1974, le premier congrès mondial de musicothérapie se tient en France, à l’hôpital de La Pitié-Salpêtrière. Ce premier rendez-vous « ouvre des voies à une élaboration scientifique de ce domaine si complexe. On peut ainsi identifier un tournant scientifique et professionnel dans l’histoire de la musicothérapie. Il existe désormais non seulement un développement de la musicothérapie dans les différents pays, mais également une organisation européenne et une fédération mondiale. Les pratiques et les applications sont très nombreuses, diverses et variées, tandis que les bases théoriques sont influencées, dans chaque pays, par les courants psychothérapiques », rappelle Édith Lecourt dans son ouvrage Découvrir la musicothérapie(2) – cette professeur de psychologie clinique, musicienne, a travaillé avec Jacques Jost et confondé la première association de musicothérapie en France en 1969 et mis en place la première formation associative en 1972 puis universitaire en 1980. Bref, si la musique adoucit les mœurs, expression populaire que l’on prête d’ailleurs à Claude Galien, médecin grec des empereurs Marc-Aurèle, Commode ou Septime Sévère, elle peut aussi adoucir les maux.

Branche de l’art-thérapie, la musicothérapie utilise le son et la musique sous toutes leurs formes, comme moyen d’expression et de communication. Elle a pour but de rétablir, de maintenir ou d’améliorer les capacités sociales, mentales et physiques d’une personne. Il s’agit d’une approche globale qui mobilise le corps, la sensorialité, l’affectivité ainsi que les facultés intellectuelles et mentales.

Autisme, asthme, maladies dégénératives, troubles post-traumatiques, stress, dépression, troubles anxieux, isolement, préparation à des interventions chirurgicales, des gestes invasifs, soins douloureux, troubles du langage, etc. : les applications thérapeutiques de la musique sont quasi illimitées et la musicothérapie peut être utilisée chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte. Elle peut, par exemple, être employée comme alternative non médicamenteuse chez l’enfant douloureux. « La musique a pour effet de stimuler la production d’endorphines, morphine naturelle, qui calme la douleur. Ce phénomène devient un atout quand on l’applique à des enfants qui vivent des situations douloureuses. »(3) Seule ou associée à des techniques médicamenteuses, la musicothérapie peut avoir des applications lors de la réalisation d’actes invasifs (ponctions lombaires, explorations douloureuses, injections, poses de voies veineuses…) ; la préparation à l’anesthésie ; la douleur aiguë ou chronique, comme les migraines, mais également dans des situations de fin de vie. En néonatalogie, des travaux menés auprès d’enfants prématurés ont également montré que le recours à la musicothérapie, en particulier les berceuses, ont des effets bénéfiques sur le développement global du nouveau-né. Chez les enfants et jeunes autistes, cette médiation, qui facilite l’interaction et favorise l’expression de soi, est désormais fréquemment proposée car elle constitue un moyen privilégié pour initier le contact avec eux alors qu’ils éprouvent des difficultés à communiquer. Une thérapie aussi utilisée pour favoriser les comportements sociaux et la motricité. Par exemple, dans un groupe, les enfants font circuler un ballon de main en main au rythme de la musique. Le recours à la musicothérapie peut aussi favoriser le développement ou la correction du langage car si certains autistes ne parlent pas, en revanche, ils peuvent chanter. Une activité de chant peut ainsi servir à augmenter les capacités de langage et de verbalisation. Comme le soulignent des chercheurs de l’université de Laval (Québec) qui ont conduit une méta-analyse de travaux scientifiques consacrés au recours à la musicothérapie dans la prise en charge de l’autisme, « des études ont fait état des effets positifs de la musicothérapie auprès des enfants et des adolescents dans le traitement de l’autisme. Les avantages rapportés sont notamment une augmentation des vocalisations, des verbalisations, des gestes, de la compréhension de vocabulaire, de l’attention liée à la tâche, des actes de communication, du jeu symbolique et des habiletés aux soins personnels, ainsi qu’une diminution de l’écholalie (répétition automatique des phrases au fur et à mesure qu’on les entend). Les chercheurs ont aussi observé une amélioration de la conscience du corps et de la coordination, et une diminution de l’anxiété. Par contre, les résultats sont mitigés à l’égard de l’effet sur les troubles de comportement. Il reste aussi à définir clairement les avantages à long terme »(4). Soulignons qu’aucune connaissance particulière en musique et en technique instrumentale n’est exigée du patient.

RESPIRATION PROFESSIONNELLE

Infirmière libérale dans l’Hérault, Maryline Fau (lire l’interview ci-contre) mène de front, depuis cinq ans, son activité et celle, trois après-midi par semaine, de musicothérapeute. Pianiste, guitariste et pratiquant le djembé, elle a découvert la musicothérapie en lisant un article. « Je me suis dit “pourquoi pas ?” », se souvient-elle. Et de confier : « C’était aussi une façon d’envisager l’avenir professionnel. Être libérale, c’est quand même dur. Et même si je reste dans le soin, c’est une respiration qui fait appel à d’autres compétences. » Pour acquérir ces nouvelles compétences, elle a d’ailleurs financé durant trois ans sa formation à l’université de Montpellier afin de préparer un diplôme universitaire en musicothérapie, un des rares qui existent en France de ce niveau (lire l’encadré ci-dessus). Pour Maryline Fau, être infirmière est un atout important. « La musicothérapie doit s’appuyer sur une prise en charge pluridisciplinaire. Le fait d’être soignante facilite beaucoup les échanges avec l’équipe. Je travaille notamment [en foyer d’accueil médicalisé] avec un psychologue, un neuropsychologue, un kinésithérapeute, un orthophoniste et un ergothérapeute, avec qui j’interviens fréquemment en binôme », détaille-t-elle. Même son de cloche chez Dominique Chapuis, infirmière en gériatrie à l’hôpital de Lodève (Hérault), où elle a obtenu d’être détachée un quart de temps sur une activité de musicothérapeute après l’obtention d’un diplôme universitaire dans la spécialité. Allier musicothérapie et soins infirmiers a toujours fait partie de son projet professionnel. Pianiste et saxophoniste, elle a d’ailleurs, il y a vingt-cinq ans, consacré son mémoire de fin d’études infirmières à la musicothérapie. « À l’époque, il n’était pas rare qu’on me rie au nez. Aujourd’hui, les choses ont évolué et, même si les moyens ne suivent pas toujours, il existe une réelle prise en compte des thérapies non médicamenteuses. En tout cas dans mon établissement, qui a créé un pôle d’activités et de soins adaptés (Pasa) pour les résidants de l’Ehpad, la musicothérapie fait partie intégrante du projet de soins », explique Dominique Chapuis. Si Maryline Fau estime également que les progrès sont réels, elle juge néanmoins que la France a pris beaucoup de retard dans le développement de ces soins de support. « Aux États-Unis, chaque service hospitalier a une musicothérapeute qui met en place des projets et qui intervient à la demande des équipes. Nous n’en sommes pas là… », constate-t-elle.

UNE CAPACITÉ DE RÉVEIL SENSORIEL

Pour Stella Choque, cadre de santé et co-auteure, entre autres, d’Animations pour personnes âgées(5), la dimension du projet de soin est essentielle pour conduire une démarche thérapeutique fondée sur la musique. « La musicothérapie, ce n’est pas mettre cinquante patients, coiffés d’un chapeau de paille et fleur à la main, dans une pièce avec quelqu’un qui joue de l’accordéon. Ça peut certes procurer du plaisir et des émotions, mais cela n’ira pas plus loin. Comme toute thérapie, ces activités doivent avoir des objectifs de socialisation et permettre de redonner un sens à sa vie », déclare-t-elle. Et d’ajouter : « Ce qui est intéressant dans la musicothérapie, c’est qu’elle a une capacité de réveil sensoriel important. Chez les personnes âgées, par exemple, elle permet de stimuler et de réveiller la mémoire. Or, en stimulant la mémoire émotionnelle, on stimule aussi la mémoire sémantique. Les personnes associent un son, une danse, une musique à des moments de leur passé qui vont en réactiver d’autres. En psychiatrie, on peut stabiliser et apaiser des patients psychotiques grâce à cette approche. On peut également proposer aux patients, enfants, jeunes et adultes, de réaliser eux-mêmes des instruments de musique. Leur motricité est alors sollicitée, et taper sur un instrument ou faire vibrer des cordes peut accompagner un exercice respiratoire. »

Après avoir suivi une master class dirigée par une équipe de l’hôpital de Houston (Texas), Maryline Fau, qui pratique la musicothérapie active, s’est tournée vers la musico-neurologie qui cible les dysfonctionnements cognitifs sensoriels et moteurs. Elle travaille auprès de personnes cérébro-lésées à la suite d’un accident vasculaire cérébral (AVC) ou d’un traumatisme crânien. « On s’appuie sur la plasticité cérébrale pour stimuler la régénérescence neuronale. Par exemple, une personne qui a perdu l’usage de la parole après un AVC peut conserver toute sa capacité à chanter. Je vais me servir de cette faculté pour lui permettre de retrouver l’usage de la parole. » À terme, Maryline Fau souhaiterait travailler auprès d’enfants autistes. Et si elle regrette de ne pouvoir développer son activité dans le cadre des soins infirmiers, elle chante volontiers avec les patients qu’elle prend en charge à domicile. « Finalement, relève-t-elle, je crois avoir trouvé le bon rythme… » Pour célébrer la prochaine fête de la Musique, plusieurs de ses patients en foyer d’accueil médicalisé vont proposer un petit récital aux autres résidants de l’établissement, et elle a également préparé un duo avec l’une d’entre eux. Au programme : Daft Punk. En avant la musique !

(1) Patrick L’Échevin, Musique et Médecine, Éditions Stock Musique, 232 pages, 1988.

(2) Éditions Eyrolles, 220 pages, 2005.

(3) Dans “La musicothérapie : une alternative non me?dicamenteuse chez l’enfant douloureux”, par Sabine Métayer, Dr Jacques Merckx, Pr Stéphane Blanche, à lire via bit.ly/1TE5k7L

(4) Cf. sur www.passeportsante.net ; à lire aussi, l’étude de Jennifer Whipple, “Music in intervention for children and adolescents with autism : a meta-analysis”, Journal of Music Therapy, 2004.

(5) Jacques et Stella Choque, Animations pour les personnes âgées, 400 exercices pratiques et ludique, 2e édition, Éditions Lamarre, 230 pages, 2016.

Analyse

MUSICOTHÉRAPIE Technique active ou réceptive ?

Lorsque les moyens d’expression et de communication sont insuffisants, voire impossibles, le recours à la musicothérapie prend tout son sens. Schématiquement, la musicothérapie propose deux types de techniques : l’une dite “active”, l’autre “réceptive”.

En musicothérapie active, le patient participe à la séance grâce à l’exploration des sons corporels, vocaux, instrumentaux et de l’improvisation instrumentale et/ou vocale. L’improvisation vise le jeu, le développement de la créativité, le plaisir et la reconnaissance de soi. Les séances se déroulent en face-à-face avec le musicothérapeute ou en groupe. Cette technique est principalement destinée aux personnes éprouvant de grandes difficultés de verbalisation, car elle permet d´explorer et d’ouvrir de nouvelles voies de communication.

En musicothérapie réceptive, le mouvement et l’activité musicale sont en retrait car cette approche est fondée sur l’écoute d’extraits musicaux ou de sons (sonothérapie). Le programme d’écoute est établi après un entretien avec le patient et un test de réceptivité musicale. À proprement parler, le patient n’est pas “passif” puisqu’il doit mobiliser écoute et attention. Les objectifs de cette technique sont la résolution des tensions, la recherche du plaisir, la libération de l’angoisse, la possibilité de décharges pulsionnelles, l’acceptation de soi et de la réalité et l’expression des émotions. Au cours d’une même séance de travail, musicothérapies active et réceptive peuvent être utilisées de manière complémentaire.

Interview : Maryline Fau, infirmière libérale et musicothérapeute

« On a travaillé à partir de L’Auvergnat »

Dans quelles conditions menez-vous votre activité de musicothérapeute ? L’établissement avec lequel je collabore depuis cinq ans est un foyer d’accueil médicalisé, très ouvert aux thérapies non médicamenteuses. En tant que musicothérapeute, je dispose d’une salle dédiée et de plusieurs instruments de musique et j’apporte aussi les miens. J’assure trois vacations par semaine pour des prises en charge individuelles de six à sept résidants au total. D’un point de vue juridique, mon activité de musicothérapeute, qui s’effectue aussi sous un régime libéral, est totalement déconnectée de celle d’Idel.

Pouvez-vous donner un exemple de votre travail ? Récemment, j’ai pris en charge un patient qui avait perdu l’usage de la parole à la suite d’un AVC. À table, il ne pouvait pas demander du pain. Comme il aimait Brassens, on a travaillé à partir de la chanson et de la musique de L’Auvergnat. En quelques séances, il était capable de dire : « Donnez-moi du pain, s’il vous plaît. »

Faut-il un bon niveau de pratique musicale pour devenir musicothérapeute ? Oui, c’est indispensable. Pour entrer en formation, il faut au moins un niveau de 5e année de conservatoire et une culture musicale assez importante car il est nécessaire de s’adapter à toutes les personnes. Et quand on prend en charge des jeunes, il faut être dans le coup pour travailler avec les musiques et les chansons qu’ils aiment.

Formation

Devenir musicothérapeute

Trois universités et des centres privés de formation préparent à l’activité de musicothérapeute. Ils sont regroupés au sein de la Fédération française de musicothérapie*. En général, la formation se déroule en deux ou trois ans. Elle s’articule autour de modules dédiés à la psychologie, la neurologie, la psychiatrie et aux différentes techniques de musicothérapie et de stages en milieu professionnel ainsi que des séminaires. Il est nécessaire de posséder un bon niveau de pratique musicale pour intégrer une formation de ce type.

• Université Paul-Valéry, Montpellier 3 : Diplôme universitaire (DU) de musicothérapie (1er niveau) et DU de musicothérapeute (2e niveau) – www.musicotherapie.upv.univ-montp3.fr

• Université de Nantes : DU de musicothérapie – www.medecine.univ-nantes.fr

• Université Paris-Descartes : DU art-thérapie spécialisation musicothérapie, ainsi qu’un master accessible sur dossier pour des professionnels ayant un DU dans la spécialité – www.parisdescartes.fr

• Atelier de musicothérapie de Bourgogne : certification de formation à la musicothérapie clinique – www.amb-musicotherapie.com

• Atelier de musicothérapie de Bordeaux : certification de formation – www.ateliers-ambx.net

• Centre international de musicothérapie : certificat de formation à la musicothérapie – www.musicotherapie.info

* musicotherapie-federationfrancaise.com

EN SAVOIR +

→ Les soins grâce à la musique, Dominique Perrouault, Éditions L’Harmattan, 182 pages, 2013

→ Tout savoir sur la musicothérapie, Richard Forestier, Éditions Favre, 350 pages, 2011

→ Formes, modalités et enjeux de la musique à l’hôpital, Des musiciens et des bébés, Philippe Bouteloup, Érès, 168 pages, 2004

→ Découvrir la musicothérapie, Édith Lecourt, Éditions Eyrolles, 220 pages, 2005

• La musicothérapie, Une synthèse d’introduction et de référence pour découvrir les vertus thérapeutiques de la musique, Édith Lecourt, Éditions Eyrolles, 194 pages, 2014

• La musicothérapie en clinique adulte, Josette Kupperschmitt, Éditions L’Harmattan, 266 pages, 2000

• La musique pour guérir, Léon Bence & Max Méreaux, Éditions Van de Velde, 280 pages, 1984

• Éléments de musicothérapie, Gérard Ducourneau, 2e édition, Dunod Éditeur, 192 pages, 2014