DÉMISSION > Le syndicat estime que les Idels sont insuffisamment représentées au sein du Collège infirmier français (CIF) et s’insurge contre les perspectives de son financement.
Le 25 mai, le Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (Sniil) a décidé de claquer la porte du CIF. Le syndicat estime en effet que l’exercice libéral n’est pas suffisamment représenté dans les instances décisionnaires de l’organisation.
« Nous avons participé à la création du CIF et, malgré notre absence du bureau où il n’y a pas de quotas d’élus par mode d’exercice, nous avons d’abord participé aux groupes de travail, observe Annick Touba, présidente du Sniil. Mais là, ça ne va plus, ce sont uniquement des salariés et le plus souvent des cadres qui prennent la parole au nom de tous. »
Du côté du CIF, on rétorque que les infirmières libérales sont représentés au sein de l’institution par Convergence infirmière (qui a intégré le collège le 3 juin dernier), l’Anfiide et l’Ordre national des infirmiers. Et que chaque organisation bénéficie d’un siège au sein du conseil d’administration, organe décisionnaire de l’institution. « Dans les faits, le conseil d’administration n’est pas informé de toutes les audiences auxquelles participe le bureau, au sein duquel deux personnes semblent décider un peu de tout, s’insurge Annick Touba. Récemment encore, leur intervention auprès des députés a laissé entendre que les infirmières libérales avaient besoin de formation complémentaire. Ce n’est pas acceptable. »
Dans son communiqué, le Sniil s’oppose également à la possibilité que le CIF puisse être financé par les fonds non utilisés des Unions régionales de professionnels de santé, une proposition qui aurait été évoquée lors d’une audition de représentants du collège par l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). « Nous ne pouvons accepter que le collège soit financé sur des fonds non dédiés et à l’origine réservés aux libérales », précise le communiqué du syndicat. « Les cotisations des Idels sont destinées à la mise en place de projets régionaux, de promotions des compétences des Idels et au développement de projets de santé publique, non pour financer un collège censé rassembler toutes les composantes de notre profession. »
L’Igas n’a pour l’heure pas rendu son rapport et aucune décision officielle n’a été prise sur ce point, qui relève de la responsabilité du ministère, comme l’a précisé Marie-Claude Gasté, présidente du CIF, dans un communiqué en date du 8 juin. Celle-ci souligne également que le Sniil pourra réintégrer le collège quand il le souhaitera.
Le Collège infirmier français s’est constitué en mars 2015 et se constitue désormais de 21 organisations représentatives de la profession.
Héroïne du quotidien La star du foot David Ginola, 49 ans, victime d’un arrêt cardiaque pendant un match le 19 mai, doit la vie, entre autres, à une Idel, également infirmière pompier volontaire. Décrivant « les minutes d’un miracle », L’Équipe magazine du 17 juin raconte par le menu la contribution décisive de l’Idel : elle commande un hélicoptère car, pour avoir repéré les lieux à l’occasion d’une autre intervention, elle sait qu’il pourra atterrir ; connaissant le quartier par cœur, elle arrive vite sur place ; elle motive les pompiers procédant à la défibrillation… « Cette femme a été incroyable de sang-froid. Ça filait droit, ses gestes étaient précis. Fabuleux… », témoigne le handballeur Olivier Girault. Cette femme se prénomme Alexia. Comme de nombreuses autres Idels, elle soigne au quotidien stars et anonymes…