Chaque mois, maître Beltran répond à vos questions juridiques les plus diverses. N’hésitez pas à nous faire parvenir vos demandes, cette rubrique, spéciale NGAP ce mois-ci, vous est ouverte !
Aux termes de l’article L133-4 du Code de la Sécurité sociale, l’Assurance maladie est en droit de recouvrer auprès des professionnels le paiement versé au patient dès lors que les règles de tarification ou de facturation n’auraient pas été respectées. Cette action en recouvrement se prescrit au bout de trois ans, sauf en cas de fraude, à compter de la date de paiement de la somme indue. L’Assurance maladie envoie à l’infirmière une notification lui demandant de payer le montant réclamé ou de produire ses observations. La loi de modernisation de notre système de santé du 26 janvier 2016 a inséré dans cet article un nouvel alinéa qui précise que si le professionnel n’a ni payé le montant réclamé ni produit d’observations ou contesté le caractère indu, la caisse peut récupérer le montant en question par retenue sur les versements à venir. Il est donc maintenant indispensable de contester dès la réception de cette notification. Avec cette nouvelle disposition, l’Assurance maladie n’a plus besoin de délivrer une contrainte.
Une circulaire
Par une décision du 21 juillet 2014, l’Union nationale des caisses d’Assurance maladie (Uncam) a inscrit dans la NGAP un « forfait pour séance de perfusion courte, d’une durée inférieure ou égale à une heure, sous surveillance continue », d’un « supplément forfaitaire pour surveillance continue d’une perfusion au-delà de la première heure, par heure, avec un maximum de cinq heures » et « un forfait pour séance de perfusion d’une durée supérieure à une heure, avec organisation d’une surveillance » (lire aussi p.41). Plusieurs infirmiers ont demandé l’annulation de cette décision au motif qu’elle imposerait une durée de présence auprès du patient pour un acte et porterait ainsi atteinte au principe de l’indépendance professionnelle des infirmiers protégée par l’article R 4312-9 du Code de la santé publique dès lors que les infirmiers n’auraient plus la maîtrise du temps passé auprès des patients. Le Conseil d’État
Une cour d’appel
(1) Instruction N°DGCS/3A/5C/DSS/1A/2013/30 du 23 janvier 2013.
(2) Conseil d’État, 6 mai 2016, 1re ch. N° 389486.
(3) Cour d’appel de Montpellier, 6 septembre 2014.