L'infirmière Libérale Magazine n° 329 du 01/10/2016

 

FORMATION

Actualité

Françoise Vlaemÿnck  

DPC > L’Agence nationale pour le développement professionnel continu (ANDPC), ex-OGDPC, n’est plus en mesure d’assurer le financement de la formation obligatoire des Idels pour 2016.

Le DPC est-il victime de son succès ou les fonds réservés à la formation des libérales sont-ils insuffisants ? Sans doute un peu des deux… Toujours est-il que, depuis le 2 septembre dernier, l’enveloppe de 32,8 millions d’euros allouée cette année aux Idels et aux infirmières salariées des centres de santé est à sec… Avec un rythme d’inscriptions de quelque 4 500 Idels par mois contre 3 500 en 2015, l’organisme a sous-estimé l’appétence des infirmières pour la formation continue.

Sur liste d’attente

Dès lors, que reste-il aux libérales comme choix pour satisfaire à l’obligation de formation ? Y renoncer pour cette année, la financer sur leurs propres deniers ou espérer qu’une partie des fonds déjà engagés ne sera finalement pas utilisée et que ce solde permettra de redéployer la prise en charge. « Dès qu’une demande de formation est validée par une infirmière, le coût de la formation est défalqué du budget global. Mais, dans les faits, nombre de professionnelles annulent leur inscription au cours de l’année et ce reliquat peut se monter à plusieurs millions d’euros chaque année », souligne l’Agence. Dans ce contexte, cette dernière invite donc les infirmières qui souhaitent se former cette année à s’inscrire au plus vite via le site Internet (mondpc.fr) où une liste d’attente sera automatiquement générée. À noter que les libérales qui font une première demande de formation en 2016 seront prioritaires sur les autres, ensuite, c’est le jeu du “premier arrivé, premier servi” qui s’applique. L’Agence indique que les confirmations d’inscription seront expédiées quatorze jours avant le début de la session choisie. Rappelons qu’aujourd’hui chaque Idel dispose d’un forfait annuel de 1 065 euros pour couvrir les actions de formation qu’elle souhaite engager via l’Agence. Et si à partir du 1er janvier prochain, l’obligation de formation devient triennale, le forfait annuel restera inchangé. Pour l’instant en tout cas, car de nouvelles modalités de prise en charge devraient être annoncées d’ici à la fin de l’année par la gouvernance de l’Agence. D’ores et déjà, on sait que la fréquence de formation prévoira au minimum deux programmes de DPC sur trois ans, fondés sur les orientations nationales ou un parcours de formation recommandé par les collèges de bonnes pratiques de chaque profession, en l’occurrence le Haut Conseil pour les professions paramédicales pour des infirmières.

Contrôles accrus

Du nouveau aussi du côté des commissions scientifiques indépendantes (CSI) puisqu’elles passent de cinq à sept avec, pour celle déjà dédiée aux professionnels paramédicaux, la création de quatre sous-sections, dont une consacrée aux seules infirmières. Soulignons que les CSI ont un rôle-clé au sein de l’Agence puisqu’elles formulent les avis auprès du ministre de la Santé sur les orientations nationales de formation continue et d’évaluation des pratiques professionnelles. Elles ont également pour mission d’évaluer les organismes qui se proposent de former les professionnels de santé. Un rôle qui sera renforcé puisqu’un décret paru le 21 septembre dernier au Journal officiel précise que les organismes qui souhaitent désormais présenter une offre DPC devront, entre autres, apporter de solides garanties sur la validité de leur contenu scientifique, la qualification des intervenants et leur indépendance financière. L’Agence se veut désormais garante du “bien former” et du “bien dépenser”.