L'infirmière Libérale Magazine n° 330 du 01/11/2016

 

POLITIQUE DE SANTÉ

Actualité

Laure Martin  

INSTALLATION > Le XXe arrondissement de Paris, touché comme d’autres quartiers par un problème d’accès aux soins, compte depuis fin juin un nouveau cabinet médical et paramédical.

Cette installation est un enjeu stratégique », a lancé Frédérique Calandra, maire du XXe arrondissement, lors de l’inauguration du cabinet. En effet, comme l’a rappelé le Dr Bernard Jomier, adjoint à la maire de Paris en charge de la Santé, les soins de proximité sont en grand danger à Paris. D’ici 2020, certains arrondissements pourraient perdre près de la moitié de leurs professionnels de santé en secteur 1. Inaugurée le 26 septembre, cette nouvelle structure vise à répondre à la demande des habitants tout en assurant un lien social. Deux médecins, deux infirmières, deux sages-femmes et une orthophoniste sont installés en libéral dans ces locaux de 185 m2 appartenant à un bailleur privé. « Le dispositif Paris Med’ nous a aidés dans la recherche de notre local », indique le médecin généraliste David Azerad. Mais l’équipe en a préféré un autre, rénové à sa charge. Les professionnels ont néanmoins pu bénéficier de l’aide à l’installation offerte par le dispositif. « Paris Med’ a versé 15 000 euros à chacun des primo-installés, permettant de rassembler 60 000 euros dédiés principalement au financement du matériel et à l’ameublement », ajoute le Dr Azerad. Les professionnels de la structure se sont en échange engagés à exercer pendant trois ans en secteur 1, en cabinet regroupé et coordonné, et à porter des actions de santé publique dans le quartier.

Élaboré conjointement par la mairie de Paris, l’Agence régionale de santé (ARS) Île-de-France, la Caisse primaire d’Assurance maladie de Paris, le Conseil départemental de l’Ordre des médecins, la région Île-de-France et les départements de médecine générale des universités parisiennes, Paris Med’ est un projet d’aide à l’installation des professionnels de santé libéraux en secteur 1 afin de lutter contre les inégalités d’accès aux soins. Les aides sont fléchées vers les zones déficitaires et fragiles définies par le Schéma régional d’organisation des soins et les quartiers définis comme prioritaires par l’ARS. L’objectif : faciliter l’accès à des locaux aménagés et abordables.

Un nom de cabinet recalé

Sur la porte de ce nouveau cabinet, les premiers visiteurs ont pu lire “centre de santé”. Une appellation impossible à garder, selon Gilles Échardour, délégué territorial de Paris pour l’ARS Île-de-France, présent à l’inauguration. Car, selon leur cahier des charges, les centres de santé sont des structures municipales, associatives ou encore mutualistes ayant un projet de santé et regroupant des professionnels salariés pratiquant le tiers payant et conventionnés en secteur 1. Si des libéraux ont un projet similaire, ils peuvent plutôt opter pour la maison de santé pluriprofessionnelle.