IDE depuis 1998 et libéral dans les Pyrénées-Atlantiques depuis 2008, Giovanni Silverii, 50 ans, a créé un dossier de soins sur tablette tactile, commercialisé en avril et 4e prix au salon Connected Health Monaco en juin.
L’idée a germé il y a quatre ans. Dans les cabinets où j’ai travaillé, le cahier ou le classeur du dossier de soins, lorsqu’il existait, était souvent mal rempli et son utilisation quotidienne fastidieuse. En 2012, j’ai pensé qu’une tablette tactile pourrait allier convivialité et prise en compte de la complexité de notre pratique de terrain. Sur le marché, je n’ai rien trouvé de probant en format numérique mobile. J’ai commencé à travailler dessus avec un informaticien et c’est devenu le Dossier de soins infirmiers informatisé (DSII) compatible iOS ou Androïd
(1) dssi-infirmier.com
(2) Cf. le lien raccourci bit.ly/2dx9pNp
Relire nos articles sur les dossiers de soins infirmiers dans nos nos 322 de février et 325 de mai.
Yann Ferrari, chargé de mission e-santé à Castres-Mazamet Technopôle (Tarn), enseignant-chercheur en droit de la santé à l’université Toulouse 1 Capitole
« La démarche de cet infirmier de développer son outil de A à Z est intéressante. Car la première difficulté rencontrée par les outils mis sur le marché est justement du domaine de l’acceptabilité : les professionnels de santé, ou les patients, commencent à utiliser une application et très vite l’abandonnent, alors que, sur le papier, les critères définis paraissent répondre aux besoins de l’utilisateur ciblé. Le modèle économique du produit constitue la deuxième difficulté freinant le développement de la e-santé en France. Qui va payer pour l’outil et combien est-il prêt à payer ? Enfin, reste la question de la responsabilité face à la sécurisation des données – sachant que plus le nombre d’utilisateurs augmente, plus il y a de “bugs” potentiels, donc plus de risques – ou face à l’utilisation même de l’application, dans le cas de logiciels d’aide à la décision, comme lors d’une modification de prescription. »