Les soins primaires se fédèrent - L'Infirmière Libérale Magazine n° 331 du 01/12/2016 | Espace Infirmier
 

L'infirmière Libérale Magazine n° 331 du 01/12/2016

 

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Sandra Mignot  

ALLIANCE > Pour porter leur voix dans la réorganisation du système de santé, infirmiers, sages-femmes, médecins généralistes, podologues, pharmaciens et professionnels des centres et maisons de santé créent la FSP.

Neuf organisations de professionnels de santé* ont annoncé mi-novembre la création de la Fédération des soins primaires (FSP). « Jusqu’à présent, il y avait les fédérations hospitalières ou celle des établissements de soins à domicile ; il faudra dorénavant compter aussi avec la FSP », a assuré Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO).

« En interprofessionnel depuis longtemps »

Il s’agit tout à la fois d’œuvrer pour la reconnaissance des soins primaires – ceux de premier recours considérés comme la porte d’entrée dans le système de santé –, d’assurer l’interface entre les pouvoirs publics et les professionnels de santé et d’accélérer la mise en place de projets de territoire en matière d’organisation des soins. « Nous travaillons ensemble en interprofessionnel depuis longtemps », souligne Annick Touba, présidente du Sniil.

En 2014 déjà, le syndicat infirmier, l’USPO et MG France avaient tenté de se fédérer au sein d’un Collectif pour les soins primaires. « Cette fois, nous sommes plus nombreux, poursuit l’Idel. Plus nous serons rassemblés et visibles, mieux nous pourrons peser dans l’adaptation de la loi de santé, qui a de toute façon été votée. » La nouvelle fédération affirme par ailleurs avoir tendu la main aux masseurs-kinésithérapeutes et aux dentistes et attendre leur réponse.

« Se recentrer sur le patient »

La FSP mettra notamment en œuvre une réflexion commune. « Il n’est pas normal, dans le cas de la vaccination par exemple, qu’on donne cette possibilité aux pharmaciens sans consulter les infirmiers. Nous n’agirons plus chacun de notre côté », illustre Annick Touba. Elle travaillera à la mise en place d’actions territoriales concertées pour une meilleure organisation et coordination du champ ambulatoire. « Et à partir du moment où nous produirons des données sur ce qui est fait un peu partout en France, les pouvoirs publics nous écouteront », espère Gille Bonnefond.

Avec une constante : replacer le patient au cœur de l’action. « Jusqu’ici se sont développés les réseaux de soins, axés sur des pathologies ; il faut désormais se recentrer sur le patient, souvent polypathologique, c’est beaucoup plus efficace, souligne Claude Leicher, président du syndicat MG France. D’où la nécessité de réseaux de soins primaires, grands oubliés de notre système de santé. » Le médecin souligne également ne pas avoir l’intention de faire de sa profession un « chef de service ambulatoire : nous sommes passés du médecin référent au médecin traitant. À présent, nous voulons être considérés à égalité avec les autres acteurs ».

Trois priorités

Parmi les thématiques d’action, la fédération s’est fixé trois priorités : la prise en charge des personnes âgées en maintien à domicile, l’amélioration des sorties d’hospitalisation et l’accompagnement des patients atteints de maladies chroniques. Des sujets sur lesquels les Idels entendent bien faire valoir l’ensemble de leurs compétences : « Car nous ne sommes pas que des faiseuses d’actes, mais nous avons une formation au soin, à l’éducation en santé et thérapeutique que nous voulons pouvoir utiliser », conclut Annick Touba.

* Association nationale des sages-femmes libérales (ANSFL), Action de santé libérale en équipe (Asalée), Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS), Fédération nationale des centres de santé (FNCS), Fédération française des médecins généralistes (MG France), Syndicat national des infirmiers et infirmières libérales (Sniil), Syndicat national des podologues (Unap-SNP), Union syndicale des médecins exerçant en centres de santé (USMCS), Union nationale des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO).