L'infirmière Libérale Magazine n° 331 du 01/12/2016

 

Éditorial

Mathieu Hautemulle  

Ah gla gla ! La première quinzaine de novembre a été particulièrement frisquette, foi de Météo France. À Paris, il n’avait pas fait aussi froid en cette période de l’année depuis 1985. Le 8 novembre, un autre événement, beaucoup plus chaleureux mais également non survenu depuis une trentaine d’années, a été observé dans la capitale : une manifestation infirmière unitaire. Non sans un soupçon d’embarras, nous confessons que notre estimation – de 3 à 5 000 personnes du côté de la gare Montparnasse – se rapproche davantage du constat policier (3 500 manifestants) que de la statistique revendiquée par les organisateurs (10 000)… Pis, quel que soit le nombre exact, il est peanuts rapporté aux effectifs globaux de la profession infirmière. Ah, si tous ceux qui dénoncent à longueur d’année leurs conditions de travail se mobilisaient plus concrètement le moment venu, le rapport de forces serait tout autre… Mais se limiter à ce constat un tantinet accusateur équivaudrait toutefois à oublier les innombrables infirmières solidaires de cette action nationale mais dans l’impossibilité, en raison même de leur travail, d’y participer, à Paris ou en région… Ce serait aussi ne pas reconnaître à sa juste valeur l’importance de ce rassemblement de multiples syndicats et mouvements, et l’air rafraîchissant qu’il a fait souffler sur ses participants. Une salvatrice gorgée d’oxygène, une claire demande de respect et de reconnaissance, formulée devant les médias grand public et jusqu’au ministère. Bref, que l’actuel gouvernement et les candidats à la présidentielle ne s’y trompent pas : le ministère de l’Environnement ne devra pas être le seul à travailler sur le réchauffement du climat. À quelques mois de la reine des élections dans l’Hexagone, c’est également sur le plan social que le thermomètre risque de s’affoler.