Le temps consacré à la recherche ainsi que les compétences mises en œuvre nécessitent un financement. En voici quelques pistes.
« S’il s’agit d’un projet transversal qui concerne la ville et l’hôpital, remarque Florence Ambrosino, on peut se rapprocher d’une structure hospitalière ou d’un centre de lutte contre le cancer également intéressé et tenter d’intégrer le programme hospitalier de recherche infirmière et paramédicale [le PHRIP, financé par l’état], mais le montage peutêtre complexe et il peut se passer deux ans entre le dépôt du projetet son éventuelle acceptation. »
De nombreuses autres possibilités existent. Pour la coordinatrice pédagogique, « les premières institutions à consulter sont les Agences régionales de santé ». Elles affichent sur leur site leurs thématiques prioritaires de travail et lancent des appels à projets auxquels les Idels peuvent tout à fait répondre, souligne Liljana Jovic. Qui insiste sur la nécessité de « bien prendre connaissance des attendus, des objectifs, de renseigner de manière précise les critères demandés » et de bien vérifier s’il existe une condition de co-financement.
Des mutuelles peuvent se montrer intéressées également, mais « attention à la question éthique » lors d’un financement privé, poursuit Florence Ambrosino. De même pour les associations de patients ou les syndicats. Les Idels peuvent aussi s’associer à des projets portés par des réseaux de santé. Les prix décernés à des projets infirmiers peuvent encore contribuer au montage financier du projet. « Les Idels peuvent aussi créer un petit site – dans le respect des règles déontologiques –, une page Facebook ou un groupe sur LinkedIn pour faire connaître leur projet. Voire envisager de recourir au crowdfunding, le financement participatif », ajoute la coordinatrice pédagogique.
Les Unions régionales des professionnels de santé (URPS)-infirmiers peuvent aussi soutenir des projets de recherche. Celle de l’Océan indien s’est dotée d’une responsable des projets, Gaëlle Ollivier-Gouagna, qui impulse ou accompagne des projets. Elle a organisé ou soutenu à La Réunion plusieurs projets de recherche dont un sur le dépistage du diabète. Familière de la recherche, elle a écrit un protocole, l’a déposé à la Cnil car des informations personnelles allaient être recueillies et a “recruté” des Idels volontaires. Les Idels, relais de l’investigateur (l’URPS) et productrices des données (et donc rémunérées), sont intervenues à domicile suivant le protocole prévu, et Gaëlle Ollivier-Gouagna a rassemblé et traité les fiches d’informations ainsi recueillies. « Ce travail a montré que les Idels arrivent à proposer le dépistage aux patients mais aussi à leur famille et à leurs voisins, ce qui n’est pas le cas des autres professionnels de santé », souligne la coordinatrice. Un premier pas, peut-être, vers un financement d’un dépistage organisé par les Idels ? En tout cas, « une Idel qui voudrait mener une recherche mais qui a besoin d’une expertise peut nous solliciter, ajoute Gaëlle Ollivier-Gouagna. Deux infirmières l’ont fait sur un projet sur l’éducation thérapeutique. Énormément de données de l’activité des infirmières ne sont pas exploitées. »