La Nuit du revolver

DAVID CARR

Alcool, benzodiazépines, amphétamine… « Les substances chimiques définissent une grande part des relations intimes du monde moderne. » David Carr, lui, été accro à la bouteille, à la coke, au crack. Vingt ans de sa vie sur lesquelles, une fois devenu grand reporter au New York Times, il lance une enquête. Confrontant ses souvenirs à ceux des témoins de l’époque, ses proches, des policiers, des soignants…, il se rend compte de la fragilité de sa mémoire malmenée. Par exemple, ce revolver dont il se souvenait dans les mains d’un ami était en fait… le sien. à cette époque, il s’enfonce dans la nuit de l’addiction. Le jour, il se réveille, comme tout junkie, « dans une pièce où tout l’accuse. Même s’il n’y a pas de pisse ou de vomi – que ces petits miracles soient bénis –, il y a la bouteille renversée, le téléphone fracassé, la vive lumière du soleil de midi qui passe entre les rideaux et vous rappelle qu’une nouvelle journée a commencé sans vous ». Le journaliste, mort en 2015, se sauvera des écueils de la drogue par le temps, la désintox’ et l’amour pour ses filles.

→ Éditions Séguier, 592 p., 2017. 22 €.