CONVENTION NATIONALE DES INFIRMIERES LIBERALES
Actualité
Les négociations pour la nouvelle convention nationale des infirmières libérales devraient commencer le 9 juin. L’ordre du jour est chargé. Mais avec quelle marge de manœuvre financière ?
Il était temps. La dernière convention nationale des infirmières libérales a été signée en 2007, complétée, depuis, par quatre avenants. En théorie, cette convention, qui régit les relations entre les Idels et l’Assurance maladie en termes de codification des actes, de rémunération, de zonage, etc.
La première réunion de négociation est programmée le 9 juin, « sous réserve de l’approbation des propositions d’orientations de la négociation conventionnelle par le conseil de l’Uncam du 18 mai », précise-t-on du côté de Nicolas Revel. Fin des débats prévue le 17 octobre. Nicolas Revel entend évoquer le zonage et le dossier médical partagé, rapporte Daniel Guillerm, de la Fédération nationale des infirmiers (FNI). La FNI, elle, ne veut pas limiter les négociations à ces thématiques et souhaite des revalorisations. Revalorisation voulue aussi par le Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux (Sniil). Sa présidente Catherine Kirnidis, à titre d’exemple, se désole que l’administration et la surveillance d’une thérapeutique orale à domicile soient « très mal payées » (AMI 1) et valables seulement pour les patients souffrant de troubles psychiatriques. Les négociateurs devraient aussi déterminer les contours définitifs du bilan de soins infirmiers (BSI), appelé à remplacer la démarche de soins infirmiers et expérimenté dans certains départements jusqu’en août
Ces négociations auraient dû commencer plus tôt. Au retard pris quant au déclenchement de l’enquête de représentativité s’ajoutent les délais supplémentaires pour « stabiliser les nouveaux zonages et disposer d’un premier bilan de l’expérimentation BSI qui ne devrait être disponible au plus tôt que courant septembre », indique l’Assurance maladie. Du coup, les Idels arrivent en fin de marathon conventionnel, après les médecins (pour lesquels a été conclu un texte représentant un investissement annuel de 1,3 milliard d’euros), les dentistes (négociations dont l’échec a été suivi par la rédaction d’un règlement arbitral fin mars)
(1) Relire l’article paru dans notre numéro d’avril.
(2) Expérimentation présentée sur espaceinfirmier.fr, rubrique Actualité, à la date du 18 avril.
(3) Ce texte revalorise des actes conservateurs tout en plafonnant les tarifs prothétiques, résume l’APM.
(4) Le texte, que deux syndicats devaient signer, acte la mise en place de bilans de médication rémunérés pour les personnes âgées, indique l’APM. La réforme de la rémunération, elle, n’a pu aboutir et doit être complétée par avenants d’ici juillet.
Il y a deux ans, les négociations avaient échoué et la rémunération des pôles, maisons de santé pluriprofessionnels (MSP) et centres de santé était, depuis, gérée par un règlement arbitral
Une enveloppe augmentée de moitié
« Avec l’expérience, nous avons pu mettre en évidence l’importance de la coordination, de l’éducation thérapeutique et des systèmes informatiques, indique Catherine Kirnidis, présidente du Syndicat national des infirmières et infirmiers libéraux, seul syndicat infirmier présent à la table des négociations. L’enveloppe dédiée a été augmentée de moitié par rapport au règlement arbitral. »
Laure Martin ACI et ACIP. L’ACI se distingue de l’Accord cadre interprofessionnel (ACIP) concernant la rémunération de la pluriprofessionnalité en ville hors MSP. Les négociations de l’ACIP, menées par l’UNPS, sont annoncées pour septembre.
(1) Ce type de règlement régit les relations entre l’Assurance maladie et les professions à défaut d’accord conventionnel et en attendant de nouvelles négociations pour élaborer une convention.
(2) Par exemple, une MSP de treize professionnels prenant en charge 4 000 patients pouvait percevoir auparavant 51 800 euros maximum. Aujourd’hui, dans le cadre de l’ACI, cela pourra aller jusqu’à 73 500 euros.
Précédemment secrétaire général adjoint de l’Élysée en tandem avec un certain Emmanuel Macron, le boss de l’Assurance maladie a conseillé François Hollande, dirigé le cabinet de Bertrand Delanoë à la mairie de Paris et été conseiller technique du ministre de l’Agriculture Jean Glavany. Un profil donc assez politique et plutôt marqué à gauche. Nommé à ce poste en 2014, cet énarque de la promotion Gambetta, petit-fils de l’écrivain Nathalie Sarraute, fils des journalistes Jean-François Revel et Claude Sarraute, et frère du moine bouddhiste Matthieu Ricard, devrait y rester encore quelque temps : le directeur général de l’Assurance maladie est normalement nommé pour cinq ans.
L’Infirmière libérale magazine rencontre bientôt Nicolas Revel. Vous avez des questions ? Envoyez-les nous (mathieu.hautemulle@initiativessante.fr) avant le 22 mai, nous les lui poserons.