L’association Asteria relève le défi de l’éducation thérapeutique du patient (ETP) en ville. Son équipe pluridisciplinaire accompagne des personnes obèses en région toulousaine.
PROMOUVOIR LA SANTÉ DE FAÇON PLURIDISCIPLINAIRE en secteur libéral, voilà ce à quoi s’attelle depuis dix ans l’association Asteria
« En 2013, nous avons répondu à un appel à projets de l’Agence régionale de santé (ARS) », retrace Philippe Bordieu, Idel, co-directeur d’Asteria. Une aventure professionnelle stimulante, mais longue et incertaine. « Deux ans d’instruction auprès de l’ARS avant une validation en décembre 2015, qui supposait que nous soyons prêts dès cette date, alors que les fonds ne sont parvenus que six mois plus tard… », explique Philippe Bordieu. Séances, outils et plaquettes d’information ont été élaborés en 2016. « Nous avons rencontré les généralistes, les pharmaciens, les nutritionnistes, et nous nous sommes fait connaître via la presse locale », indique Colette Violan, Idel, co-animatrice du programme. Au titre de cette première étape, l’ARS a versé 12 500 euros. « Les deux années suivantes, sont versés 250 euros par patient mais par tranche de 25 : pour 25 inscrits, on recevrait 6 500 euros, mais entre 26 et 49 inscrits, rien de plus… », s’inquiète Philippe Bordieu. Les neuf heures d’ETP sont gratuites, moyennant une adhésion de dix euros à l’association. Dix-sept inclusions, selon le critère d’un indice de masse corporelle situé entre trente et quarante, étaient enregistrées fin février.
Pour animer les séances, les neuf Idels, un ostéopathe, trois diététiciennes-nutritionnistes et deux psychologues devaient présenter une attestation de quarante heures de formation en ETP. Les infirmières cliniciennes aussi. Mais « la formation organisée en interne a permis d’harmoniser l’approche des professionnels issus de différentes disciplines », reconnaît Philippe Bordieu, leur formateur. Le travail auprès des patients a débuté en décembre dernier. « Quand c’est possible, le premier entretien se tient au domicile, pour une perception plus fine, sinon dans un lieu neutre entre chez eux et mon cabinet, un lieu de confiance. L’histoire de vie et l’environnement sont prépondérants dans les cas d’obésité. Chaque cas est ensuite présenté à l’ensemble de l’équipe. De la même façon, animer les ateliers collectifs en binôme permet de croiser les regards », valorise Colette Violan. Côté patients, bilan positif aussi. « Ils possèdent souvent de bonnes connaissances théoriques. Sortir de la structure hospitalière change leurs représentations et leur permet de s’impliquer totalement dans la construction d’une meilleure estime de soi et l’élaboration de solutions à appliquer au quotidien. Ils apprécient de partager entre eux, donc de bénéficier d’un regard neutre », assure-t-elle.