Alors que l’expérimentation de la vaccination par les pharmaciens contre la grippe saisonnière se met en place, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) recommande, en matière de primo-vaccination, de s’inspirer des critères retenus pour les infirmières.
La dernière touche est apportée aux conditions qui encadreront l’expérimentation de la vaccination anti-grippale par les pharmaciens dans deux régions, Auvergne-Rhône-Alpes et Nouvelle-Aquitaine. Tandis que 4 000 pharmaciens se sont déjà manifestés et ont pour certains entamé leur formation, le HCSP s’est prononcé sur ce dernier volet, le 12 juin, dans un avis. Il rappelle que les objectifs pédagogiques ont été préparés en s’appuyant sur un projet de maquette élaboré par l’Ordre des pharmaciens.
Le HCSP va toutefois plus loin. Reprenant le contenu du décret du 11 mai relatif à cette expérimentation de trois ans – réservée aux adultes de 18 ans et plus, concernés par les indications vaccinales en vigueur, exception faite des femmes enceintes et des primo-vaccinations –, le HCSP fait quelques recommandations supplémentaires. Ainsi, en ce qui concerne les critères d’éligibilité, il est d’avis de les aligner « sur ceux définis pour les infirmiers/infirmières (ou que la primo-vaccination soit autorisée pour les infirmiers/infirmières) ».
Le HCSP conseille également que, dans les situations rendant les personnes non éligibles, ces dernières soient orientées vers une consultation médicale. C’est le cas pour tout terrain immunodéprimé, réaction allergique (en particulier immédiate et surtout lors d’une vaccination antérieure), traitement anticoagulant ou par antiagrégants plaquettaires, ainsi que pour les enfants. De même, il faudra, selon lui, prendre en compte la traçabilité de la vaccination, des échanges d’information « ainsi que les éléments concourant à la sécurité du patient ».
Il convient en outre, selon le HCSP, de définir des critères d’habilitation pour les locaux et des pharmaciens (gestes d’urgence, nombre d’actes vaccinaux réalisés sous le contrôle d’un infirmier ou médecin) et de réaliser régulièrement une évaluation auprès d’un échantillon aléatoire de pharmaciens dans les locaux. Ces évaluations permettraient de vérifier « conditions d’accueil, confidentialité, hygiène, réalisation de l’acte par le pharmacien formé et absence de délégation de l’acte, respect de l’indication aux seules personnes éligibles et pratiques commerciales associées ». Enfin, il serait souhaitable que « les pharmacies habilitées à pratiquer la vaccination soit repérables par le public ». On pourrait ainsi imaginer des affichettes “Ici, on vaccine” apposées sur les vitrines des pharmacies concernées.