M. C., 78 ans, vit seul à son domicile et bénéficie de temps en temps de pansements des membres inférieurs à la suite d’effractions cutanées sur une peau fragilisée. Un matin, l’Idel le trouve nauséeux et gêné par des vertiges, une sensation de malaise. Le signalement au médecin traitant conduit à une hospitalisation en service de médecine où il est identifié que le patient prend onze médicaments différents ! Certains sont inconnus du généraliste car prescrits par un spécialiste, ami du fils du patient.La déprescription de six médicaments permettra le retour à une situation clinique normale. En 2011, l’Académie de médecine française avait déjà attiré l’attention sur ce sujet. Une nouvelle étude, conduite auprès de médecins généralistes en Nouvelle-Zélande, rapporte que déprescrire n’est pas un acte facile. Différents freins sont identifiés : côté patients, on note le sentiment d’abandon ou d’une action discriminante par rapport aux personnes âgées, côté médecins, la crainte d’une érosion de la relation de confiance. L’étude préconise, entre autres, des alertes sur les logiciels des médecins lorsque la pertinence de la prise du médicament n’a pas été réévaluée depuis un an. Pourtant, à domicile, il n’est pas rare de rencontrer des patients pour lesquels tel médicament a été prescrit il y a huit ou dix ans sans que personne ne se souvienne pourquoi. Dommage !