En raison de données de sécurité jugées préoccupantes, l’ANSM réduit drastiquement la prescription maximale du baclofène dans la prise en charge de l’alcoolo-dépendance.
Le 24 juillet, quatre mois après le renouvellement pour un an de la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) initiée en 2014 pour le baclofène (relaxant musculaire) dans le traitement de l’alcoolo-dépendance, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a jugé, après analyse des résultats d’une étude sur ses usages et sa sécurité, que le profil de sécurité de ce produit à forte dose exposait les patients à un sur-risque d’hospitalisation et de décès en comparaison des patients traités par les médicaments ayant une AMM dans le traitement de la dépendance à l’alcool
Cette décision a suscité de nombreuses et vives réactions des professionnels de santé, notamment de la Société française d’alcoologie (SFA), de la Fédération Addiction et des spécialistes ayant participé au Comité scientifique spécialisé temporaire de la RTU. Au-delà du fait qu’ils regrettent de ne pas avoir été consultés, certains contestent la méthodologie de l’étude et se disent « surpris et abasourdis de l’urgence dans laquelle cette décision a été prise »
« 80 % des 213 000 patients traités en vie réelle par baclofène entre 2009 et 2015 l’étaient à des posologies inférieures ou égales à 80 mg/j, 9 % à des doses supérieures à 75 mg/j et 1 % à des doses supérieures à 180 mg/j, relativise l’ANSM. Ainsi, pour la grande majorité des patients, la réduction de la posologie maximale quotidienne n’a pas de conséquence. »
(1) Lien vers l’étude Cnamts/Inserm/ANSM : bit.ly/2wazDyA
(2) bit.ly/2wUWyyF
(3) Le Quotidien du médecin (lien : bit.ly/2wBZAID).
(4) bit.ly/2wdzQiv
(5) bit.ly/2wLtWIV