Cahier de formation
Savoir
Choc anaphylactique, accident vasculaire cérébral, arrêt cardio-respiratoire… À domicile, les situations d’urgence vitale sont aussi rarement rencontrées que généralement redoutées par les soignants. Les infirmières libérales peuvent contribuer à la qualité des premiers secours en lien avec les services d’urgence.
En matière de santé, l’urgence est généralement définie comme « un phénomène qui survient de façon brutale et inattendue, qui surprend et inquiète à tort ou à raison l’intéressé et/ou son entourage »
→ une inquiétude face à des signes cliniques ;
→ l’impossibilité de trouver une réponse au problème de santé à un autre niveau dans le système de soins, tant du point de vue clinique (traitement des symptômes) qu’organisationnel (accès rapide aux soins adaptés).
En 2013, plus de 33 millions de cas médicaux de patients étaient pris en charge par les structures de médecine d’urgence
→ un problème médical pour lequel les urgences constituent le lieu de soins qui apparaît le plus adapté ;
→ la facilité d’accès des urgences, en termes de proximité géographique, de disponibilité de plateau technique, d’horaires ou encore de gratuité ;
→ la difficulté ou l’impossibilité de trouver une réponse dans l’offre libérale de soins ;
→ le patient est amené par les pompiers ou le service d’aide médicale urgente (SAMU).
L’activité des structures de médecine d’urgence montre que la demande de soins d’urgence a évolué :
→ quantitativement : les urgences vitales augmentent peu alors que la demande globale de soins d’urgence s’emballe ;
→ qualitativement : les urgences vitales ou non vitales occasionnent des soins de plus en plus complexes.
Dans les années 1970, la prise en charge des accidents de la route, qui tuaient près de 10 000 personnes par an et en blessaient le double, était au centre du concept d’organisation des urgences
Les besoins en urgence sont aussi liés désormais à des pathologies nouvelles (pathologies cardiovasculaires et neurologiques, complications aiguës des cancers et des maladies chroniques…) et à de nouveaux contextes (vieillissement, handicap, exclusion sociale, fin de vie, hospitalisation à domicile…). À titre d’exemple, en 2014, 60 000 personnes sont décédées de mort subite d’origine cardiovasculaire, pour 3 384 décès sur les routes. La traumatologie non routière (accidents domestiques, suicide, violence…) est en augmentation et représente 50 % des patients adressés aux urgences
Depuis près de quinze ans, la demande de prise en charge cardiologique, et particulièrement celle de l’infarctus du myocarde, augmente continûment. En lien direct avec un mode de vie plus sédentaire, elle représente plus de 30 % des urgences prises en charge par les SAMU-SMUR
De nombreux patients qui suivent des traitements chroniques lourds en dehors des structures hospitalières sont particulièrement vulnérables à des complications intercurrentes graves. C’est par exemple le cas de plus en plus fréquent d’une infection dans les suites d’une chimiothérapie qui est une urgence mettant souvent en jeu le pronostic vital.
C’est un facteur d’augmentation des demandes de soins en urgence avec des pathologies cardiovasculaires, neurologiques et cancéreuses plus fréquentes en avançant dans l’âge. La fragilité, la dépendance et les polypathologies plus fréquentes chez les patients âgés de 75 ans ou plus induisent des prises en charge plus complexes et des durées de passage aux urgences plus longues.
L’incidence de la maladie d’Alzheimer ou des handicaps lourds chroniques rend la prise en charge en urgence plus difficile. L’admission répétitive de ces patients dans des structures classiques d’hospitalisation par l’intermédiaire des services d’urgence est inappropriée.
Leur manque fréquent de ressources est un véritable problème social qui retentit sur leur parcours de soins. Un recours en apparence banal mais rapidement répétitif aux soins d’urgence n’est que l’expression d’un problème social beaucoup plus large
C’est l’une des demandes de soins les plus difficiles à organiser, qu’il s’agisse de l’évolution terminale d’un cancer ou d’une extrême vieillesse. Des réanimations intempestives et des transports injustifiés aux urgences par méconnaissance ou incompréhension de ce contexte ne correspondent en rien aux besoins de ces patients.
Son développement s’accompagne de besoins croissants. Certains patients sont dirigés, la nuit, vers les services d’urgence, souvent en contradiction avec le parcours de soins qui leur avait été proposé.
La prise en charge médicale des personnes sans couverture sociale est assurée par les “permanences d’accès aux soins de santé” (PASS), services qui sont habituellement rattachés aux structures des urgences et dont l’activité ne fait que croître.
Les patients, aujourd’hui plus informés, souhaitent éviter tout ce qui peut représenter un risque pour leur santé. D’où une demande plus importante de soins ou de conseil dont ce serait « une erreur lourde de conséquences » de ne retenir que l’aspect « consumériste »
Elle est à l’origine de nombreuses demandes de soins à cause notamment de l’augmentation de l’incidence des maladies psychiatriques et du suivi de nombreux patients soignés à l’extérieur de l’hôpital ou dans des centres ouverts.
→ Les situations d’urgence concernent entre autres l’état d’abattement sévère (personne qui ne s’alimente plus…), l’état d’agitation sévère (délire, hallucinations), l’état anxieux ou dépressif sévère, le comportement violent de la personne envers elle-même (tentative de suicide…) ou envers autrui.
→ En cas de mise en danger de la personne elle-même ou d’autrui, contacter les pompiers (18), le SAMU (15) ou la police (17).
→ Dans les cas moins sévères, contacter le médecin traitant ou le service de psychiatrie si la personne est déjà suivie.
Une part des consultations aux urgences est motivée par une “crise” qui s’est manifestée quelques semaines plus tôt par un défaut de soins, d’exécutants et d’actes médicaux, qui n’ont pu contenir la détresse psychique, sociale et organique du patient. Plus de 20 % des patients viennent aux urgences par défaut d’une autre solution
En 2015, près de 18 millions de patients sont passés aux urgences.
Elles comportent les SAMU-Centre 15, les SMUR et les services des urgences ou structures des urgences.
Le SAMU est un service hospitalier, centre de régulation médicale des urgences au niveau départemental. Sa mission est de répondre aux situations d’urgence par des moyens exclusivement médicaux. Dans cet objectif, les médecins du SAMU :
→ assurent une écoute médicale permanente, 24 heures sur 24 et sept jours sur sept ;
→ déterminent et déclenchent la réponse la plus adaptée à l’appel dans le délai le plus rapide ;
→ en contact permanent avec tous les hôpitaux de leur région, s’assurent de la disponibilité des moyens d’hospitalisation adaptés à la situation comme une admission directe en service de cardiologie pour les infarctus du myocarde ou au bloc opératoire pour les accidentés graves ;
→ organisent si besoin le transport du patient et son accueil hospitalier.
Ils disposent d’un matériel suffisant pour poser un premier diagnostic et apporter les premiers soins élémentaires. Ils s’assurent du transfert rapide et sécurisé du malade vers des structures plus adaptées si nécessaire. Ils sont responsables du patient jusqu’à sa prise en charge effective par un autre médecin ou un établissement.
SOS Médecins et les Urgences médicales de Paris (UMP) sont des regroupements de médecins mobiles, formés aux situations d’urgence. Ils gèrent les urgences comme les autres médecins généralistes mais disposent de plus de matériel.
Les maisons médicales de garde sont prioritairement ouvertes de 20 heures à 24 heures en semaine, le dimanche et les jours fériés, ainsi que le samedi après-midi, suivant les besoins locaux
Les pompiers de Paris dépendent du ministère de la Défense et ont leurs propres médecins. En régions, les pompiers travaillent avec le SAMU sous convention entre l’hôpital et les pompiers. Le secours d’urgence aux personnes représente près de 75 % des interventions effectuées par les sapeurs-pompiers
Services hospitaliers, les “urgences” assurent la prise en charge des venues non programmées dans un établissement de santé public ou privé, tous les jours 24 heures sur 24, de toute personne se présentant en situation d’urgence, y compris psychiatrique. C’est une porte d’entrée essentielle dans le parcours de soins.
Les unités d’hospitalisation de courte durée (UHCD) accueillent des patients provenant des urgences en attente d’un lit pour hospitalisation ou nécessitant une surveillance. En principe, la durée de séjour n’y excède pas 72 heures.
La RTU est assurée 24 heures sur 24 par les centres antipoison et de toxicovigilance. Les centres antipoison sont chargés de répondre à toute demande d’avis ou de conseil concernant le diagnostic, le pronostic et le traitement des intoxications humaines, accidentelles ou volontaires, aiguës ou non, provoquées par tout produit disponible sur le marché ou présent dans l’environnement. Ils travaillent en étroite collaboration avec le SAMU et les urgences.
Dans tous les cas, la sécurité de la personne atteinte, des proches et des intervenants doit être assurée. Et l’alerte être donnée rapidement et clairement. En fonction des situations, des gestes de premiers secours peuvent être mis en œuvre en priorité (voir des exemples dans la partie Savoir faire p. 41).
Dans certaines situations, il peut être nécessaire de déplacer une personne inconsciente. Par exemple, lorsque la personne est dans une pièce exposée à des fumées ou à une substance toxique ou lorsqu’il faut la déplacer pour pouvoir effectuer les gestes d’urgence (espace trop étroit, position de la personne…).
Si la personne est allongée au sol, il vaut mieux utiliser les techniques qui consistent à la traîner au sol plutôt que de la lever. Tirer, si possible, la personne dans l’axe de son tronc pour éviter d’aggraver une éventuelle lésion de sa colonne vertébrale en utilisant des prises solides comme les poignets, les chevilles ou les vêtements.
Technique utilisée pour déplacer la personne tout en protégeant sa tête dans des escaliers ou sur un sol accidenté :
→ asseoir la personne en la saisissant par ses vêtements ;
→ se placer derrière elle et saisir ses poignets opposés en passant les avant-bras sous ses aisselles ;
→ surélever la partie supérieure de son corps, ses pieds restant en contact avec le sol ; Utirer la personne à reculons.
Les 102 centres de réception et de régulation des appels (CRRA) du SAMU-Centre 15 reçoivent environ 31 millions d’appels entrants annuels, soit plus d’un appel par seconde
→ Le 15, SAMU-Centre 15, pour tout problème urgent de santé et/ou dialoguer avec un médecin régulateur qui adaptera la réponse médicale.
→ Le 18, les sapeurs-pompiers, pour tout problème de secours, notamment accidents et incendies.
→ Le 112, numéro d’appel destiné aux urgences, permet de contacter tout type de services d’urgence comme le SAMU, les pompiers ou la police, 24 heures sur 24, sept jours sur sept. Créé en 1991 pour être accessible dans les 28 pays de l’Union européenne, le 112 fonctionne aussi dans d’autres pays comme en Norvège, Islande, Israël, Suisse, États-Unis sur certains réseaux et en Inde depuis le 1er janvier 2017. En France, l’appel est redirigé vers les pompiers ou le SAMU selon les départements. Sans se substituer au 15, au 17, ni au 18, le 112 est un numéro unique pour ceux qui ne se souviennent pas à quoi correspondent ces numéros.
→ Le 114 accessible uniquement par fax ou SMS s’adresse aux personnes sourdes ou malentendantes, victimes ou témoins d’une situation d’urgence.
À noter : les Pays-de-la-Loire, la Corse et la Normandie expériementent depuis avril un numéro gratuit, le 116 117, pour joindre un médecin généraliste de garde aux heures de fermeture des cabinets médicaux. Inscrit dans la loi de modernisation de notre système de santé, ce service vise à simplifier les démarches, vu la multiplicité des numéros d’appels existants, souvent différents dans chaque département. Le 116 117 propose un conseil médical, l’orientation vers un généraliste ou une maison de garde, l’organisation d’une visite à domicile si besoin, la prise en charge par le SAMU si nécessaire. Déploiement national d’ici mi-janvier 2018.
Le CRRA, dirigé par le SAMU, offre une écoute et une régulation médicale permanente. Dans chaque département, le CRRA est basé dans un centre hospitalier et doté d’un numéro unique, le 15.
L’appel est d’abord pris par un permanencier auxiliaire de régulation médicale, personnel administratif qui effectue un premier tri téléphonique et qui vous passera un médecin régulateur si nécessaire (médecin généraliste régulateur libéral ou médecin urgentiste du SAMU).
→ Votre nom, votre qualité d’infirmière et le numéro de téléphone d’où vous appelez.
→ L’adresse précise de l’endroit où vous vous trouvez.
→ Le nombre de personnes à soigner le cas échéant.
→ Leur sexe et âge (approximatif s’il ne s’agit pas d’un patient).
→ Leur état apparent (parle, saigne, transpire, respire…).
→ Leur position : debout, assis, couché sur le ventre, sur le dos ou sur le côté…
→ Les gestes effectués et les mesures déjà prises.
→ Si possible, le contenu de récentes ordonnances et autres éléments à votre disposition afin d’affiner le bilan.
Ne pas raccrocher avant que votre interlocuteur ne le demande. Le médecin peut avoir besoin d’autres renseignements ou vous donner les gestes à pratiquer dans l’attente des secours.
Le médecin régulateur peut vous proposer :
→ un conseil médical en attente d’une consultation ultérieure chez le médecin traitant. Avec la possibilité de rappeler le 15 si la situation se dégrade ;
→ d’orienter la personne vers une consultation ou une visite à domicile auprès du médecin généraliste de garde ou de SOS Médecins ou des UMP, ou encore à la maison médicale de garde du secteur ;
→ d’orienter la personne aux urgences les plus proches ou choisies par le patient si possible ;
→ d’envoyer une ambulance pour conduire la personne aux urgences ou une équipe du SMUR.
Comme tout un chacun, l’infirmière est soumise à l’article 223-6 du Code pénal qui punit « quiconque s’abstient volontairement de porter à une personne en péril l’assistance que, sans risque pour lui ou pour les tiers, il pouvait lui prêter soit par son action personnelle, soit en provoquant un secours ».
Un devoir d’assistance réaffirmé pour les infirmières par l’article R 4312-7 du Code de la santé publique (CSP) qui stipule que l’infirmier porte assistance aux malades ou blessés en péril. Disposition réinscrite dans le code de déontologie des infirmiers (décret du 25 novembre 2016).
La confrontation inopinée à une détresse médicale constitue un des cas d’exception aux principes posés par les articles R 4311-1 et suivants du CSP qui énoncent les règles liées à l’exercice de la profession d’infirmier.
L’article R 4311-7 du CSP énonce que « l’infirmier ou l’infirmière est habilité à pratiquer les actes suivants soit en application d’une prescription médicale qui, sauf urgence, est écrite, qualitative et quantitative, datée et signée… ». Ce n’est qu’après que la situation d’urgence a été reconnue par l’infirmière et/ou le médecin contacté, médecin régulateur du SAMU-Centre 15 par exemple, que l’infirmière pourra se passer d’une prescription écrite au profit d’une prescription orale.
« En l’absence d’un médecin, l’infirmier ou l’infirmière est habilité, après avoir reconnu une situation comme relevant de l’urgence ou de la détresse psychologique, à mettre en œuvre des protocoles de soins d’urgence, préalablement écrits, datés et signés par le médecin responsable » (article R 4311-14 du CSP). Les actes mis en œuvre jusqu’à l’intervention d’un médecin doivent faire l’objet d’un compte rendu écrit, daté, signé, remis au médecin et annexé au dossier du patient.
L’article R 4311-14 du CSP énonce qu’« en cas d’urgence et en dehors de la mise en œuvre [d’un] protocole, l’infirmier ou l’infirmière décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin. Il prend toutes mesures en son pouvoir afin de diriger la personne vers la structure de soins la plus appropriée à son état ». L’infirmière applique des actes particuliers nécessaires à l’état de santé du patient dont elle a l’expérience ou qu’elle connaît, dans la limite de ses compétences issues de sa formation et en s’appuyant sur son expérience.
Les formations au secourisme s’adressent soit aux citoyens, soit à des catégories de professionnels ciblées.
Dispositif destiné à l’école primaire dans le but de sensibiliser les enseignants afin d’intégrer l’apprentissage des gestes de premiers secours dans leur enseignement. La progression des apprentissages tient compte du développement cognitif et psychomoteur des élèves ainsi que de leur rythme d’accès à l’autonomie.
S’adresse à toute personne désireuse de se former aux gestes de premiers secours (durée d’environ une heure).
Pour toute personne désireuse de se former aux gestes de premiers secours (une à trois heures selon le contenu).
Formation de base aux premiers secours (sept heures + une heure pour l’initiation à la réduction des risques incluse dans la formation PSC1). C’est la plus représentative et la plus développée des formations proposées aux citoyens (environ 587 000 personnes suivent cette formation chaque année).
Pour tout salarié qui souhaite devenir sauveteur secouriste du travail (durée minimale de douze heures). La formation permet d’obtenir le certificat de sauveteur secouriste du travail valable 24 mois (recyclage d’une durée de sept heures tous les deux ans). Objectifs :
→ maîtriser la conduite à tenir et les gestes de premiers secours ;
→ savoir qui et comment alerter dans l’entreprise ou à l’extérieur ;
→ repérer les situations dangereuses et savoir à qui et comment relayer ces informations ;
→ participer à la mise en œuvre d’actions de prévention et de protection.
Ces formations sont organisées par les Centres d’enseignement des soins d’urgence implantés dans les hôpitaux publics sièges de SAMU. Ces formations sont réservées aux personnels travaillant dans des établissements de santé ou dans des structures médico-sociales. Deux niveaux sont proposés :
→ AFGSU de niveau 1 (douze heures) : identification d’une urgence médicale et prise en charge en attendant l’arrivée de l’équipe médicale ;
→ AFGSU de niveau 2 (douze heures du niveau 1 + neuf heures) : reprend et développe l’enseignement du niveau 1. Depuis 2010, la détention de l’AFGSU de niveau 2 est obligatoire pour l’obtention du diplôme d’État d’infirmier ainsi que pour la quasi-totalité des diplômes permettant l’exercice d’une profession de santé
Ouverte à tous à partir de 16 ans, aucun prérequis n’est nécessaire. La formation PSE 1, d’une validité d’un an, permet de devenir secouriste et d’être entraîné à la prise en charge de victimes, d’un accident, d’un malaise ou d’une aggravation brutale d’une maladie (durée 35 heures). Une formation continue annuelle d’une durée de six heures est obligatoire afin de garantir un maintien des acquis.
Il est impératif d’être titulaire d’un PSE 1. Formation de 28 heures pour compléter les connaissances et techniques de secourisme, devenir “équipier secouriste” et intervenir en binôme ou en équipe sous la responsabilité d’un chef d’équipe au sein d’un poste de secours ou d’un dispositif de secours d’urgence. Validité un an, formation continue annuelle de six heures obligatoire.
(1) SAMU-Urgences de France, “Livre blanc. Organisation dela médecine d’urgence en France : un défi pour l’avenir”, les propositionsde SAMU-Urgences de France, 2015 (lien raccourci : bit.ly/2vGbeAI).
(2) Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), “Le panorama des établissements de santé”, 2014 (lien raccourci : bit.ly/2wdOpWy).
(3) Dossier à lire sur inpes.santepubliquefrance.fr
(4) Drees, “Urgences : la moitié des patients restent moins de deux heures, hormis ceux maintenus en observation”, juillet 2014 (lien raccourci : bit.ly/2i8Gwvi).
(5) Circulaire du 23 mars 2007 relative aux maisons médicales de garde et au dispositif de permanence des soins en médecine ambulatoire.
(6) ASIP Santé, “Modernisation SI et télécom SAMU-Centres 15”, Session d’information du 30 mars 2016.
(7) Circulaire du 27 mai 2010 relative à l’obligation d’obtenir l’attestation de formation aux gestes et soins d’urgence pour l’exercice de certaines professions de santé.
→ Plus de deux tiers des personnes arrivent aux urgences depuis leur domicile, 19 % de la voie publique, du lieu de travail ou de l’école pour les enfants.
→ La plupart des patients se rendent aux urgences dans la journée et en début de soirée, jusqu’à 20 heures (un quart entre 20 heures et 8 heures et 10 % entre minuit et 8 heures).
→ Environ 70 % d’entre eux arrivent par leurs propres moyens, 11 % sont transportés par les pompiers et 11 % par un taxi ou une ambulance.
→ Les patients amenés par les équipes du SMUR ne constituent que 1 % des passages mais nécessitent une forte mobilisation du personnel des services d’urgence.
Source : Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), “Structures des urgences hospitalières : premiers résultats de l’enquête nationale réalisée par la Drees”, 2014 (lien raccourci bit.ly/2vLjC0w).
Ève-Marie Cabaret, Idel dans le Loiret, membre de notre comité scientifique
« Mon secteur géographique ne dispose ni de SOS Médecins, ni de médecin de garde ni de maison médicale avec permanence de soin. Donc, le week-end, les familles sont obligées de transporter le patient à des kilomètres pour une consultation et, s’il n’est pas possible de prendre la voiture, la personne est directement amenée aux urgences par les services de secours. C’est un vrai problème. De ce fait, les infirmières sont d’ailleurs souvent appelées pour faire le premier bilan… car elles sont les seules joignables ! Lors d’un tel appel d’un patient, pour les infirmières libérales, contacter le SAMU pour disposer spécifiquement d’un conseil médical constitue un recours intéressant pour faire un bilan cohérent et évaluer l’intérêt de déclencher ou non les secours, en cas de doute sur le “diagnostic”. Ce recours est souvent utilisé dans les zones sous-dotées en offre de soins. »
Une éventuelle trousse d’urgence de l’Idel pourrait comporter un saturomètre. Cet outil utile, qui mesure la saturation en oxygène du sang à partir d’un capteur placé au bout du doigt, de l’orteil ou sur l’oreille, peut permettre un diagnostic différentiel avec l’avis du médecin régulateur.
En situation d’urgence, tout citoyen a l’obligation de faire son possible en termes de premiers secours. « En cas d’urgence et en dehors de la mise en œuvre [d’un] protocole, l’infirmier ou l’infirmière décide des gestes à pratiquer en attendant que puisse intervenir un médecin », indique aussi le Code de la santé publique. En revanche, il n’existe pas de rémunération spécifique pour ce type d’acte à la NGAP.
Pourquoi faut-il suivre une formation continue dans l’apprentissage des gestes qui sauvent ?
Plus le temps s’écoule depuis la formation, moins les personnes formées passent à l’acte devant une victime. Soit par crainte de mal faire, soit parce qu’elles ont l’impression de ne plus savoir faire. Les gestes de premiers secours sont des acquis, sortes d’actes réflexes, qu’il faut entretenir. Depuis plus de six ans, la Croix-Rouge a largement diffusé les initiations courtes “Alerter masser, défibriller”, dites “AMD”. D’environ quarante minutes, ce module pratique incite à pratiquer les gestes en cas d’urgence vitale. Les personnes formées s’agenouillent à côté de la victime, et même si elles ne se rappellent plus forcément de tout ce qu’elles ont vu en formation, elles savent qu’il faut appeler et masser. Elles ont la possibilité de mettre leur téléphone portable sur haut-parleur après avoir appelé le SAMU. La conduite à tenir leur est rappelée par le régulateur du SAMU. La gestuelle revient plus aisément. Les périodes de recyclage des formations comme l’AFGSU (Attestation de formation aux gestes et soins d’urgence du travail) ou le SST (sauveteur-secouriste) sont définies par les textes. Pour les formations type PSC1, cela n’est pas une obligation, il important de solliciter le grand public à entretenir ces acquis par une formation continue. Même pour ceux qui exercent ces gestes régulièrement, comme les secouristes du domaine de la sécurité civile, le recyclage est essentiel pour maintenir sa capacité de réponse, prendre connaissance des évolutions techniques, mais aussi corriger parfois les dérives prises par habitude.
Peut-on se former seulement à partir de documents ?
Dans l’absolu, un apprentissage théorique est toujours possible, mais peut-on mesurer son efficacité ? L’appropriation des documents par le lecteur reste subjective. Le geste lu et compris peut être interprété ou mal apprécié. Arrêter une hémorragie risque d’être stressant, voire bloquant si on ne s’est pas testé sur un cas simulé et si on ne connaît pas ses propres réactions émotionnelles. La pratique permet de diminuer la crainte très répandue de faire le mauvais geste. La formation pratique permet aussi de bien intégrer le fait que le geste peut réellement sauver une vie s’il est bien fait. Cet apprentissage technique permet au postulant sauveteur d’avoir confiance dans ses actions.
Que dire des formations en e-learning ?
L’apprentissage par e-learning est complexe car la compréhension et/ou l’appropriation du geste à faire risquent d’être appréciées différemment selon la sensibilité des apprenants. L’e-learning a un sens dans le maintien des acquis pour le citoyen en rafraîchissant ses connaissances. Pour les professionnels ou les étudiants, cette approche dans leur cursus est intéressante car elle participe à l’acquisition de savoirs utiles à l’obtention d’un diplôme ou au maintien d’une qualification professionnelle.