L'infirmière Libérale Magazine n° 340 du 01/10/2017

 

Édito

Mathieu Hautemulle  

À chaque négociation conventionnelle avec l’Assurance maladie, la question se pose : combien ? Les mesures de l’avenant 3 des infirmières libérales en 2011 par exemple – création des majorations d’acte unique (MAU) et de coordination infirmière (MCI) et revalorisation de l’indemnité forfaitaire de déplacement – ont coûté 196 millions d’euros en année pleine en dépenses remboursées, selon l’Union nationale des caisses d’Assurance maladie (Uncam), à la page 2 de son rapport d’orientations pour les négociations 2017. 196 millions, voire 254 millions, à la page 11 du même document de cette même Uncam. Si même les experts de l’Assurance maladie ne donnent pas le même chiffre d’une page à l’autre… Pour les négociations en cours, le patron de l’Assurance maladie n’a pas (encore) dévoilé le montant de l’enveloppe. Nous avons toutefois déniché un indice à la 128e page du récent rapport de la Cour des comptes sur la Sécurité sociale : l’Assurance maladie « estime à ce stade à 0,8 milliard d’euros les possibles dépenses supplémentaires au titre des autres professions de santé [que les médecins, les dentistes et les orthoptistes] sur les quatre prochaines années, au regard des négociations conventionnelles qui viennent de se conclure, sont en cours ou vont s’ouvrir ».

Devinette : sachant que le coût de la négociation des pharmaciens s’élève à 280 millions sur trois ans, que les orthophonistes ont signé leur nouvel avenant en juillet, que l’Assurance maladie a également proposé 285 millions aux kinés sur quatre ans* et que les sages-femmes ont commencé leurs négos en septembre, combien restera-t-il, sur ces 800 millions d’euros, aux Idels ? Il faut faire chauffer la calculette. Et ses neurones : en cas d’éventuels efforts demandés à la profession, comment faire pour obtenir des contreparties dignes de ce nom ?

* Selon le site nego-kine.fr